Même si les unes ne sont pas meilleures que les autres, ce n'est pas la même chose. Les huîtres triploïdes poussent en deux ans et les diploïdes en trois ans. Les premières n'émettant pas de gamètes, on peut les commercialiser l'été. Ce grand avantage commercial a des incidences sur le milieu et les rend très fragiles. Les études montrent qu'au fil du temps elles peuvent se reproduire. Les scientifiques ont même réussi un croisement entre diploïdes et triploïdes - même si pour l'instant, les petits ne sont pas viables. Mais ils pourraient le devenir, ce qui serait catastrophique. Pourquoi ne pas donner de nouveau un avis de sagesse ?
Le lobbying des écloseurs est actif, je le sais, et l'ancien ministre Travert a formé un groupe à l'Assemblée nationale... Oui, le Comité national de la conchyliculture a changé de gouvernance. Mais cela fait cinq ans qu'il nous demande du temps. Le comité régional de Bretagne vient de voter une motion favorable à un étiquetage distinguant « huîtres nées en mer » et « huîtres nées en écloserie ».