Intervention de Jérôme Durain

Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale — Réunion du 22 mai 2019 à 9h35
Audition de Mm. Michel Badré et dominique gillier membres du conseil économique social et environnemental auteurs du rapport « fractures et transitions : réconcilier la france »

Photo de Jérôme DurainJérôme Durain :

J'ai reçu une notification du journal Le Monde m'informant de la parution d'un article intitulé « Je ne connaissais rien, c'était humiliant, le grand malaise de la culture générale ». Vous parlez de fracture liée à l'emploi, au territoire, à la représentation, je pense que le fond de l'affaire c'est une fracture culturelle entre le peuple et les élites, entre les inclus et les exclus, entre ceux qui disposent de codes sociaux survalorisés et les autres. Ces codes se manifestent aussi bien sur la numérisation - l'ubérisation de la société n'est pas une problématique qui concerne les zones les plus rurales de Saône-et-Loire où j'habite - que sur la mobilité ou encore les pratiques sociétales de toute nature qui se développent, par exemple sur le plan alimentaire. Les mouvements que vous appelez, sur l'urbanisme, sur la mobilité, ne se feront qu'à long terme. Ils ne sont pas de nature à mettre un terme à une crise qui appelle des solutions urgentes et de l'immédiateté. Le tirage au sort, que je n'accable pas aussi durement que mes collègues parce qu'il faut aussi s'interroger sur un mode de représentation qui a ses limites et sur des corps intermédiaires très largement déconsidérés, n'est vraiment qu'une perspective, et certainement pas une solution à très court terme. Le tirage au sort est évidemment une proposition qui ne fait pas l'unanimité, loin de là, mais on ne peut pas faire l'économie d'un débat sur la mixité des modes de représentation de la société.

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