Intervention de Bernard Jomier

Réunion du 4 juin 2019 à 21h30
Organisation et transformation du système de santé — Articles additionnels après l'article 4

Photo de Bernard JomierBernard Jomier :

Madame la ministre, le problème, quand je vous écoute, c’est que j’ai clairement le sentiment que les réponses que vous apportez restent en deçà du niveau nécessaire ; à force, elles réveillent un débat entre les partisans et les contempteurs de la coercition – or ce débat est absolument délétère.

Vous n’acceptez pas de l’entendre, mais la volonté qui vous anime et les dispositifs que vous proposez pour incarner la direction que vous avez choisie – admettons qu’elle soit la bonne – sont de toute façon insuffisants pour répondre à la question qui se pose dans nos territoires.

Je prendrai un seul exemple : vous n’abordez jamais la question de l’insuffisante professionnalisation de la formation. Or l’ordre des médecins vient de publier les dernières données de l’atlas de démographie médicale ; il montre très bien comment cette insuffisante professionnalisation de la formation est à l’origine du délai très important entre la fin des études et l’installation.

Vous présentez un projet de loi qui contient un chapitre dédié à la formation, et vous n’abordez pas cette question ! Vous ne la traitez pas ! Vous ne mettez aucun dispositif significatif sur la table. Et la main que nous vous avons tendue hier soir, avec un amendement visant à modifier le troisième cycle pour y introduire, en fin de cursus, cette professionnalisation, vous la rejetez !

Comment peut-on travailler dans ces conditions ? Vous nous mettez dans une situation impossible. Madame la ministre, je vous le dis très tranquillement : je serais ravi si l’adoption du projet de loi que vous nous présentez fait que, dans quatre ou cinq ans, le problème est à peu près réglé. Mais il ne le sera pas ! Il le sera à l’échéance de l’évolution de la démographie médicale ; mais l’impulsion que vous donnez est tout à fait insuffisante.

Je voterai – nous voterons – l’amendement de la commission du développement durable, mais ce débat ne sera évidemment pas clos. Et s’il ne l’est pas, c’est à cause de votre incapacité à écouter et à nous proposer des mesures plus volontaristes.

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