Je tiens tout d’abord à remercier M. le rapporteur des propos qu’il a tenus tout à l’heure à l’égard de Mme Chevé.
L’amendement n° 795 s’inscrit dans la lignée du précédent. Il vise à faciliter l’accès à la contraception pour une meilleure prévention des IVG, toujours trop nombreuses.
Les pharmaciens sont à même de jouer un rôle prépondérant dans l’amélioration du taux de couverture contraceptive des jeunes femmes.
C’est pourquoi notre amendement vise à leur permettre de dispenser, sur présentation d’une ordonnance périmée prescrivant des contraceptifs oraux, les médicaments nécessaires à la poursuite du traitement pour une durée supplémentaire non renouvelable de six mois.
Vous en conviendrez, cet amendement est modéré. Cette possibilité n’est offerte qu’une seule fois. Elle ne peut s’exercer que hors cas d’opposition du prescripteur et il ne s’agit pas d’une primo-prescription, contrairement à ce qui a été prévu dans la rédaction de l’article 14 bis adoptée par la commission sur l’initiative de son président, M. Nicolas About.
De surcroît, il est moderne dans le sens où il fait évoluer le métier des pharmaciens en leur permettant d’offrir de nouveaux services, de s’impliquer davantage dans la prévention, argument que vous avez-vous-même défendu, madame la ministre, devant le congrès national des pharmaciens de France. Nous ne doutons pas de son adoption.
En outre, l’argument de la proximité de ces professionnels est à prendre en compte. C’est un atout considérable pour lutter efficacement contre l’accroissement du nombre d’avortements, d’autant que l’implantation de ces professionnels est vouée à s’accroître.
Cet élément est à mettre en parallèle avec le phénomène préoccupant de désertification médicale tant des gynécologues obstétriciens que des médecins généralistes, surtout dans les zones rurales. Ce phénomène s’amplifiera d’autant plus que les dispositions adoptées par la majorité vident le projet de loi dont nous débattons de toutes les mesures de lutte contre les déserts médicaux qu’il contient.
Enfin, soyons honnêtes avec nous-mêmes : il s’agit d’une mesure de bon sens déjà largement appliquée par ces professionnels. Alors, légalisons-la clairement !