Est-il légitime de faire porter sur l’Île-de-France l’intégralité de ce financement, alors qu’elle ne bénéficiera que d’environ 36 % des aides de I’ANRU, soit 4, 4 milliards d’euros, par le biais des conventions signées entre l’ANRU et la région d’Île-de-France ? Il y a là, incontestablement, une distorsion de concurrence ! Il serait justifié que les élus franciliens refusent d’aller aussi loin, aussi vite, et aussi fort.
Enfin, et surtout, votre proposition reviendrait à priver de recettes fiscales la Société du Grand Paris, la SGP, qui est chargée de la réalisation et du financement du réseau de transport de la « double boucle ».
Le financement du Grand Paris repose en effet sur des recettes fiscales et des dotations publiques, afin d’assurer un financement équilibré entre, d’une part, les contribuables nationaux et franciliens, qu’il s’agisse des entreprises ou des ménages, et, d’autre part, les utilisateurs.
En outre, cette opération de création d’un nouveau réseau de transport dans des délais si contraints constitue un véritable défi. Elle comporte un grand degré de complexité, sur les plans technique, opérationnel, urbanistique, environnemental et juridique. C’est un dossier immense. L’année 2011 est donc cruciale pour le lancement de ce projet, la SGP devant adopter un rythme très soutenu de réalisation d’études, ainsi que de dépenses d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de prestations de maîtrise d’œuvre, pour le financement desquelles les recettes fiscales sont essentielles.
Le Grand Paris, ce n’est pas 2014 ! Entre aujourd’hui et cette date, il va se passer des choses !