Intervention de Nathalie Goulet

Réunion du 6 juillet 2010 à 9h30
Questions orales — Position de la france au regard de la représentation en france de la prétendue « république du haut-karabagh »

Photo de Nathalie GouletNathalie Goulet :

Oui, vous nous avez emmenés sur des chemins malaisés et sablonneux, mais enfin !…

Ce sont donc des pays amis de la France, et ils sont en guerre.

La France copréside le groupe de Minsk, mais le conflit perdure.

Rappelons la situation. Depuis 1991, l’Arménie occupe différents territoires azerbaïdjanais, le Haut-Karabagh et ses pourtours : Zanguelan, Goradiz, Agdam, et le Conseil de sécurité a adopté plusieurs résolutions dénonçant cet état de fait.

Le Haut-Karabagh est un territoire azerbaïdjanais occupé. Le Conseil de sécurité et l’assemblée générale des Nations unies l’ont répété à différentes reprises et exigent « le retrait immédiat, complet et inconditionnel de toutes les forces arméniennes des territoires occupés de la République d’Azerbaïdjan » ; considèrent qu’il faut « assurer aux communautés arménienne et azerbaïdjanaise de la région du Haut-Karabakh » des conditions de vie normale, nous sommes tous d’accord ; réaffirment enfin, et c’est important, « qu’aucun État ne doit reconnaître comme licite la situation créée par l’occupation de territoires de la République d’Azerbaïdjan ni prêter aide ou assistance pour perpétuer la situation ainsi créée ».

Or, le 23 mai dernier, à l’invitation du président de la République fantôme du Haut-Karabagh, des parlementaires français se sont rendus dans cette République qui n’existe pas.

Cette République, qui n’a aucune existence légale, a pourtant une ambassade en France, un ambassadeur, un gouvernement… Tout cela est très intéressant ! Simplement, comme l’a réaffirmé Pierre Lellouche ici même, le 4 mai dernier, ainsi que le Conseil de sécurité et l’assemblée générale des Nations unies, ces territoires sont occupés.

Ma question est donc la suivante : quelles sont les conditions de l’installation en France de cette « ambassade » ? Quelles mesures le Gouvernement compte-t-il prendre pour que la France ne s’exprime que d’une seule voix dans ce conflit extrêmement délicat ?

Les Azerbaïdjanais ne sont pas des Turcs et n’ont rien à voir avec le génocide arménien, sur lequel, monsieur le président, nous nous sommes tous exprimés.

La France copréside le groupe de Minsk, ce qui emporte pour elle l’obligation d’avoir un comportement exemplaire dans un conflit complexe ayant pour cadre une région qui est extrêmement prompte à s’enflammer.

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