Intervention de Elisabeth Doineau

Réunion du 16 juillet 2019 à 9h30
Questions orales — Médecine à visée esthétique

Photo de Elisabeth DoineauElisabeth Doineau :

On constate une croissance du nombre de Français, notamment parmi les jeunes générations et à des âges de plus en plus précoces, qui recourent à la médecine esthétique, à la chirurgie esthétique, à des soins esthétiques. Cette tendance se confirme avec le développement d’actes non chirurgicaux, comme les injections d’acide hyaluronique ou de botox. Le phénomène se propage notamment grâce aux réseaux sociaux et à leurs influenceurs.

Mais, face au coût de ces actes médicaux, beaucoup se tournent vers des esthéticiennes, qui cassent les prix et exercent illégalement la médecine. Faute de formation médicale, les risques pour la santé des clients/patients sont importants. Par ailleurs, la rapidité de l’évolution des connaissances scientifiques et des progrès technologiques rend nécessaire un encadrement plus strict des techniques médicales à visée esthétique et de ceux qui les pratiquent.

En effet, si la chirurgie esthétique ne peut être pratiquée que par des chirurgiens plasticiens et, pour certains actes, par des dermatologues, il n’existe pas de règles juridiques délimitant les compétences des praticiens en médecine esthétique. Certains médecins généralistes se sont spécialisés dans la médecine esthétique, mais sans reconnaissance formelle.

Notre collègue Bernard Cazeau, auteur du rapport de la mission sénatoriale d’information portant sur les dispositifs médicaux implantables et les interventions à visée esthétique du 10 juillet 2012, recommandait, d’une part, de renforcer les exigences de formation et de compétence des médecins, et, d’autre part, d’encadrer strictement les professions non médicales qui pratiquent des soins esthétiques.

Ne serait-il pas judicieux d’instaurer un diplôme national de médecine esthétique, de fixer par arrêté la liste des interventions à visée esthétique ne pouvant être exécutées que par des médecins diplômés et, enfin, de permettre aux médecins ayant eu une pratique des techniques à visée esthétique, de façon continue, majoritaire et consécutive pendant au moins cinq ans, de poursuivre la pratique de ces techniques sur décision de l’ordre national des médecins, dans des conditions définies par arrêté ?

Aussi, monsieur le secrétaire d’État, pouvez-vous m’indiquer si des mesures sont envisagées pour sécuriser l’exercice des actes de médecine esthétique, sachant que certains résultats sont réellement effrayants ?

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