Intervention de Bernard Jomier

Commission des affaires sociales — Réunion du 3 octobre 2019 à 10h35
Audition de Mme Anne-Claire Rafflegeau porte-parole du collectif inter-urgences

Photo de Bernard JomierBernard Jomier :

Nous partageons sans réserve vos constats. L'état dramatique de délitement nous inquiète au plus haut point. Il n'y a pas de mesure miracle, le problème est bien plus profond...

Les urgences sont un réceptacle, le symptôme et le voyant d'une crise profonde, si grave que le système hospitalier perd ses forces vives. Il faudra mettre cartes sur table.

Allons dans trois directions : d'abord, il faut rediscuter des missions de chacun dans le système de soins. L'hôpital ne peut pas tout faire, ce qu'on voudrait qu'il fasse lorsque le système de ville s'est écroulé. On rajoute des missions aux hôpitaux mais on baisse l'Ondam : dans les 2,1 % annoncés est compris le gel... Débattons des missions. Notre société demande à l'hôpital ce qu'il ne peut pas faire.

Ensuite, ayons une conscience partagée des efforts financiers réclamés aux hôpitaux. On ne peut plus continuer à demander tous ces efforts, nous sommes en train de gratter l'os. Nous avons été sincèrement surpris à la découverte du PLFSS. Nous pensions que le Gouvernement ferait un effort dans ce projet de loi au lieu de donner un tour de vis supplémentaire...

Enfin, la gouvernance hospitalière a été profondément modifiée récemment. Cela ne va plus. Les professionnels de santé quittent l'hôpital, épuisés par les modes d'organisation. Il faut des États généraux de l'hôpital, non pas pour se faire plaisir mais pour mettre autour de la table professionnels, usagers, politiques, collectivités territoriales et régler ces questions. Sinon, dans cinq ans, l'hôpital public sera vidé de sa substance, ce qui serait dramatique.

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