L'axe indopacifique s'est concrétisé, en matière d'armement, par la signature d'une vente record de sous-marins à l'Australie et par la livraison prochaine des premières unités de commande de 36 Rafale à l'Inde. Cet axe a-t-il vocation à se développer sur des missions plus larges de coopération militaire, de renseignement et de cyberdéfense ? L'exercice « Équateur 2019 », à l'État-Major interarmées des forces armées en Nouvelle-Calédonie, s'est déroulé il y a quelques jours pour se préparer au risque de catastrophes naturelles. Cette année, douze nations - Australie, États-Unis, îles Fidji, France, Indonésie, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle Guinée, Royaume-Uni, îles Tanga, îles Salomon, Japon et Vanuatu - étaient présentes, avec une centaine de militaires impliqués. Cette opération préfigure l'exercice « Croix du Sud », qui mobilisera en mai prochain près de 2 500 militaires et d'importants matériels et équipements. C'est un bel exemple de coopération militaire dans le cadre de l'axe indopacifique, qui doit se construire pour répondre à l'hégémonie de la Chine.
Mais la France connaît aussi quelques tensions diplomatiques avec ses voisins dans le Pacifique Sud. Les tensions entre la France et le Vanuatu concernent notamment la souveraineté des îles Matthew et Hunter. Le Vanuatu a refusé l'escale du navire Le d'Entrecastreaux. Les tensions avec le Vietnam concernent l'exercice de la pêche illégale et le pillage des ressources halieutiques par les blue boats. Il y a enfin des tensions avec la Chine après le passage de la frégate Vendémiaire dans le détroit de Taïwan en avril dernier. À défaut du remplacement des deux patrouilleurs censés surveiller la zone économique exclusive, mais dont le premier ne devrait être livré qu'en 2021, ou en 2022, quels sont les nouveaux matériels prévus par la LPM et le PLF pour 2020, qui pourront immédiatement servir à la protection de la souveraineté française dans le Pacifique sud, et notamment en Nouvelle-Calédonie ?