Intervention de Daniel Gremillet

Réunion du 3 décembre 2019 à 21h30
Loi de finances pour 2020 — État b

Photo de Daniel GremilletDaniel Gremillet :

Monsieur le ministre, nous sommes complètement en phase sur le constat, mais nous divergeons sur la conclusion. Vous nous dites qu’il faut faire des économies budgétaires. Parallèlement, la France a fait un choix stratégique en fixant l’objectif de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Or la forêt fait partie des secteurs d’activité qui vont largement contribuer à la réalisation de cet objectif.

J’estime que l’on aurait pu limiter – je ne dis pas éviter – le gâchis actuel dans nos forêts si davantage de techniciens avaient été présents sur nos territoires. Une observation plus fine des forêts, notamment des petites propriétés, aurait permis d’éviter la large propagation des scolytes que nous connaissons aujourd’hui. C’est comme la prophylaxie de la brucellose pour les bovins : l’animal atteint doit être abattu immédiatement, sinon tout le troupeau est contaminé.

Enfin, monsieur le ministre, vous le savez, on utilise aujourd’hui plus de bois qu’on en replante. Or la forêt se régénère sur le temps long : dans le meilleur des cas, pour les essences à croissance rapide, il faut attendre trente ans. Chaque fois que l’on tarde à replanter, on met l’économie forestière en situation de fragilité. De surcroît, on s’éloigne de l’objectif de la neutralité carbone pour 2050.

Monsieur le ministre, il faut a minima rétablir les crédits du CNPF, pour que celui-ci puisse assurer une présence humaine sur le terrain et dispenser des conseils aux propriétaires.

Vous nous dites que l’Assemblée nationale ne tiendra pas compte des votes du Sénat. J’imagine que nos collègues députés ont tout de même quelque ancrage territorial et que l’Assemblée nationale n’est pas complètement déracinée, c’est le cas de le dire ! J’ose espérer que le vote unanime du Sénat la fera réfléchir.

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