Hier, j’ai quelque peu tempêté en expliquant combien les maires pouvaient se sentir dépassés par l’ampleur technocratique du protocole sanitaire auquel ils se trouvent confrontés. Je remercie le président Bas d’avoir fait voter par le Sénat tout entier, contre l’avis de la garde des sceaux, un dispositif qui protège non seulement les maires, mais aussi les directeurs d’école et, au-delà, toutes celles et tous ceux qui, dans l’urgence, sont appelés à prendre des décisions sans avoir complètement eu le temps d’assimiler les textes qui leur sont applicables et à propos desquels ils n’ont pas été consultés.
Si l’on constate aujourd’hui une épidémie d’arrêtés de fermeture, cela tient au fait que la concertation et la consultation ne sont intervenues qu’après la publication des textes. Cette situation contribue à la généralisation d’un sentiment d’angoisse parmi les maires, mais aussi parmi les directeurs d’école.
Cela étant dit, malgré la qualité et le nombre des signataires de cet amendement, j’ai un peu de mal avec leur proposition, parce que l’école est nécessaire. Il faut aider les maires à prendre leurs responsabilités en ouvrant les écoles. Catherine Deroche a évoqué les violences faites aux enfants. Le déconfinement et le retour à l’école sont une nécessité pour beaucoup d’enfants de ce pays, pour les décrocheurs, mais aussi pour celles et ceux qui ont besoin de retrouver d’autres espaces pour s’aérer. C’est pourquoi – je le dis amicalement à Françoise Gatel – je ne pourrai voter un dispositif qui, en définitive, donne aux maires des arguments pour ne pas rouvrir leurs écoles.