Intervention de Alain Milon

Réunion du 5 mai 2020 à 14h30
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Articles additionnels après l'article 5

Photo de Alain MilonAlain Milon :

J’appartiens à une région où les plages sont petites et où la position allongée sera privilégiée, monsieur le rapporteur, à la position debout… Dans cette région, les eaux sont plus chaudes. Les 4, 5 millions de Provençaux devront s’agglutiner sur de petites plages ; je pense notamment à la région de Nice ou de Mougins. Ils relanceront ainsi la propagation du virus.

La simple annonce d’un déconfinement le 11 mai prochain a entraîné un afflux de promeneurs sur l’avenue Masséna de Nice. C’était bondé ! Si une seule personne était porteuse du virus, elle l’a transmis à coup sûr à 300 ou 400 personnes. Demain, ils seront 3 000 ou 4 000 ! Si je grossis volontairement le trait, monsieur le ministre, c’est pour aller dans votre sens.

Nous sommes encore dans une période d’épidémie, et nous n’avons pas vaincu le virus. Ceux qui ont soigné les personnes atteintes du virus se rendent compte de la dangerosité du phénomène.

J’ai reçu ce matin un message de Mme Lemorton, qui était présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale au cours d’une autre mandature. Elle n’est plus députée aujourd’hui et elle a repris son activité de soignant, à Mayotte. Dans son message, elle qualifie cette maladie de « véritable saloperie » – passez-moi l’expression, mais c’est ce qu’elle a écrit –, me demandant de faire en sorte que nos concitoyens ne puissent pas entrer en contact avec le virus.

Aux termes du texte que nous allons voter, nous rediscuterons le 10 juillet d’un élargissement ou d’un nouveau confinement en fonction de l’évolution de la maladie.

Je ne suis pas du tout favorable à l’ouverture des plages par décret. En effet, si un décret évoquait, demain, une réouverture à compter du 14 juillet, les foules, qui ont été confinées, vont se précipiter sur les plages, c’est une évidence. Il y aura là les Covid-19 négatifs et les Covid-19 positifs, car nous sommes encore en période d’épidémie, donc de dangerosité. Si l’activité économique, notamment touristique, est importante, la vie de nos concitoyens l’est encore plus.

Monsieur Kanner, vous avez dit que les gens, confinés, en ont assez et rêvent d’aller à la plage. C’est vrai ; j’appartiens également à cette catégorie, puisque je fais de la plongée et que j’aimerais bien en faire de nouveau. Toutefois, ne faisons pas en sorte que ce rêve se transforme en cauchemar.

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