Monsieur le rapporteur, monsieur Retailleau, j’espère que ces premières réponses aux questions que vous avez soulevées vous auront convaincus que nous souhaitons un débat apaisé et que nous n’avons rien à cacher.
Comme vous, je considère que sans outils numériques, donc sans tracing, il n’y aura pas de levée du confinement ; je dis cela non pas sous forme de chantage – je ne me le permettrais pas –, mais parce que j’en suis profondément convaincu. Si, en 2020, notre pays n’est pas capable de disposer d’un outil numérique digne de ce nom pour remonter les chaînes de contamination, nous en resterons à de l’artisanat, ce qui ne rendra service à personne.
Dans le cadre de la gestion de l’épidémie, nous aurions, tout aussi légitimement, pu débattre de nombreux autres sujets. D’ailleurs, ces débats se tiendront vraisemblablement plus tard. Par le passé, des outils ont soulevé beaucoup d’inquiétudes, outils que nous sommes pourtant contents d’avoir aujourd’hui, comme la télémédecine : s’il y avait eu un débat au Parlement pour savoir si une infirmière peut faire des consultations téléphoniques en période d’épidémie, je sais, pour avoir siégé sept ans au Parlement, que nous aurions discuté un moment…
De même, nous aurions allègrement débattu de l’opportunité de passer du jour au lendemain de 1 000 à 1 million de téléconsultations par semaine ou de l’intérêt de faire des téléconsultations de kinésithérapie pour de la rééducation après la pose d’une prothèse de hanche.
Eh bien tout cela, nous l’avons fait, parce que la crise le rendait indispensable : il faudra voir s’il y a lieu de garder ces pratiques dans la durée, mais elles sont bien utiles. Et je ne parle pas de l’arrêté qui a permis la prolongation systématique des ordonnances pour maladie chronique sans consulter de nouveau un médecin…
On parle beaucoup de la gestion de crise par le Gouvernement et par l’État. Regardez aussi les innovations nombreuses, fournies, amples mises en place depuis le début de la crise et qui rendent bien service aux Français ; l’article 6 est une innovation de plus, qui rendra des services plus grands encore ! C’est pourquoi je me réjouis d’en débattre avec vous.