Je reviens à l’instant des manifestations ; les infirmières, les infirmiers et tout le personnel soignant étaient particulièrement nombreux et inquiets ; on voyait s’exprimer, sur les panneaux, leur inquiétude quant à la possibilité d’exercer convenablement leur métier, vu la période qu’ils viennent de vivre.
J’ai cherché des panneaux où l’on demandait ce type de mesure ; je n’en ai pas trouvé. En revanche, j’en ai trouvé qui exprimaient l’inverse, sur lesquels on lisait que les soignants ne voulaient pas faire l’aumône. Quelque part, c’est – mon collègue l’a dit – de l’irrespect ; voilà ce qui est ressorti de ces manifestations : une sensation d’irrespect.
La réponse au problème de l’hôpital public, par rapport à la situation qu’on vient de vivre, ne peut pas consister à demander à la caissière de donner ses congés à un infirmier, qui, ensuite, donnera les siens à un commerçant, via le système de dons Darmanin. Cela ne va pas. Si on va au bout de la logique, cela veut dire que, pour avoir un système de santé et un hôpital qui fonctionnent, tout le monde doit baisser ses salaires, même les plus pauvres, tout le monde doit diviser ses vacances par deux. Ce n’est pas acceptable.
En revanche, on le sait, on a des moyens. Sur la question de la répartition et des salaires les plus importants, là, nous pouvons agir ; mais je pense qu’on n’a pas le courage de le faire. Nous avons eu, il n’a pas très longtemps, un débat sur l’ISF. On nous a dit qu’un rétablissement n’en valait pas la peine, que c’était anecdotique, mais on examine aujourd’hui quelque chose d’anecdotique et tout le monde est content…
Je suis donc un peu attristé de l’image et de la réponse qu’on donne aux personnes qui manifestent actuellement.