Intervention de Claude Raynal

Réunion du 8 juillet 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique sociale

Photo de Claude RaynalClaude Raynal :

Notre pays est dans une situation d’urgence : urgence sanitaire, mais surtout urgence économique et sociale, tant les dégradations des chiffres de la croissance comme de l’emploi sont rapides et brutales.

Alors que toute notre attention devrait à l’évidence se concentrer sur les conséquences économiques et sociales de cette pandémie, les propos du Président de la République, puis les vôtres, monsieur le Premier ministre, placent la relance de la réforme des retraites au premier rang des urgences gouvernementales.

Notre pays, vous l’avez dit, a besoin de se rassembler pour faire face : de se rassembler, pas de se fracturer ! Or la réforme des retraites est tout sauf un projet fédérateur. Elle a inquiété, puis suscité une forte opposition des Français. Le chiffon rouge de l’âge pivot et la cicatrice du 49 alinéa 3, interrompant le processus démocratique à l’Assemblée nationale, restent vivaces dans nos esprits.

Cette idée de rouvrir le débat en début d’été a également provoqué une forte opposition des syndicats, ouvriers comme patronaux. Cette appréciation commune est d’ailleurs assez rare pour être soulignée.

Monsieur le Premier ministre, vous prêchez le « dialogue », « l’écoute » et « la recherche du compromis ». Comment pouvez-vous sur cette base annoncer la reprise des travaux sans aucune concertation préalable et sans avoir négocié avec les partenaires quelque agenda social que ce soit ? Cela augure mal de la suite…

En agissant ainsi, vous remobilisez à contretemps les forces vives de notre pays contre un projet pour une large part incompris, là où vous auriez dû les mobiliser pour relancer notre économie et anticiper les difficultés sociales à venir.

Il en est de même de l’assurance chômage. Pour cause de pandémie, vous avez retardé l’entrée en application de la réforme. C’est assez dire que vous en mesurez les effets dévastateurs, pour les plus précaires comme pour les cadres d’ailleurs. Le contexte a changé du tout au tout. Il est impératif d’abroger ce texte et de se remettre autour de la table.

Monsieur le Premier ministre, ma question est simple. La crise de 2008 comme celle d’aujourd’hui montrent les qualités et la pertinence de notre modèle social. Qu’attendez-vous pour le renforcer, au lieu de chercher à l’affaiblir ?

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