Intervention de Joël Labbé

Réunion du 27 octobre 2020 à 22h15
Mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques — Vote sur l'ensemble

Photo de Joël LabbéJoël Labbé :

Nous avons exposé nos arguments tout au long de cette soirée. Vous ne les avez peut-être pas entendus ni compris, mais, au moins, le débat a été posé.

Monsieur le ministre, je souhaite vous interpeller, dans le sens noble du terme, sur l’apiculture. Vous n’avez eu de cesse de le répéter : c’est à contrecœur que vous réintroduisez les néonicotinoïdes, vous ne souhaitez pas opposer économie et écologie et vous vous préoccupez des questions environnementales. Si la protection des pollinisateurs vous tient tant à cœur, et je n’ai aucune raison d’en douter, vous pourrez sans doute m’apporter des précisions sur des mesures actuellement en discussion.

Votre ministère a annoncé un plan visant à renforcer la protection des pollinisateurs pendant les périodes de floraison et à mieux prendre en compte les enjeux qui leur sont associés au moment de la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Il s’agit d’un engagement ancien du ministère de l’agriculture et du ministère de la transition écologique.

Pour l’heure, d’après nos échanges avec les apiculteurs et les informations de vos ministères, nous n’avons aucune garantie sur l’ambition de ce plan, notamment s’agissant de l’arrêté Abeilles sur les traitements en période de floraison. Nous pouvons nous demander si des recommandations de l’Anses de 2018 seront appliquées. Je pense notamment aux restrictions horaires pour les épandages de produits dangereux pour les pollinisateurs.

Par ailleurs, tout le monde sait que l’effet des pesticides sur les abeilles n’est pas correctement évalué avant leur autorisation aujourd’hui. Cela fait presque dix ans que l’EFSA l’a révélé. Les méthodes qu’elle préconise pour prendre réellement en compte l’effet des pesticides sur les abeilles au moment de la réhomologation ne sont toujours pas appliquées.

La France a toutes les cartes en main pour appliquer dès maintenant une évaluation mieux adaptée à la réalité du risque. Mais, d’après nos informations et nos échanges avec les organisations apicoles, nous n’avons aucune garantie sur la mise en œuvre de ces méthodes. Pouvez-vous nous rassurer sur votre engagement en faveur de la biodiversité et des pollinisateurs en nous indiquant votre position sur ces deux points ?

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