En tant que membre de la commission des finances, je veux également souligner toute l’ironie qui consiste à confier à une commission extraparlementaire la mission de rendre un rapport sur la « dette covid », alors que c’est précisément notre rôle. Je m’étonne d’ailleurs que le Gouvernement n’ait pas directement transmis cette tâche au cabinet McKinsey, puisqu’il semble que ce soit dans l’air du temps…
Encore une fois, c’est non pas tant le phénomène que je dénonce – notre démocratie peut sans doute s’en accommoder – que son ampleur, dans une stratégie politique assumée qui vise à essayer de convaincre que, entre le Président sortant et le Rassemblement national, il n’y a pas d’alternative.
La crise sanitaire a eu pour effet d’exacerber tous les maux de notre société que, jusqu’à présent, nous ne voulions voir. Notre système de gouvernance politique n’y a pas échappé. On le voit bien, le présidentialisme est au régime présidentiel ce que l’intégrisme est aux religions, ce que l’absolutisme est aux monarchies, ce que le sectarisme est aux convictions. Ce n’est pas le fait qu’il y ait une présidence de la République qui est en cause : c’est le fait que la République soit aux mains du Président.