Intervention de Émilienne Poumirol

Réunion du 17 février 2021 à 21h30
Amélioration du système de santé par la confiance et la simplification — Article 7 bis

Photo de Émilienne PoumirolÉmilienne Poumirol :

Je souhaite revenir sur la création des services d’accès aux soins (SAS).

Dans sa rédaction initiale, l’article 7 bis prévoyait la création d’un service d’accès aux soins avec un nouveau numéro dit unique, le 113. Fort heureusement, l’Assemblée nationale a supprimé toute la partie concernant ce numéro, lequel n’avait rien d’unique, puisqu’il s’ajoutait au 15, l’actuel numéro du SAMU, au 112, le numéro européen d’urgence, sans parler du 17, du 18, du 39 66, du 115, etc.

Le Président de la République avait promis dès 2017 la mise en place partout du 112, parfaitement connu de tous les Européens. En France, plus de la moitié des appels qui arrivent aujourd’hui au SAMU ou au service départemental d’incendie et de secours (SDIS) passe par le 112.

Un numéro santé n’aurait aucun sens, comme l’a montré lors du premier confinement l’embolisation des centres de réception et de régulation des appels (CRRA) des SAMU. Cette embolisation, qui introduit un risque de retard du décroché pour les urgences vitales, a été la conséquence du conseil donné par le Gouvernement de composer le 15 pour toute question relative au covid – au passage, le Gouvernement a allègrement oublié le rôle des médecins généralistes…

Il ne s’agit donc pas seulement de distinguer santé et secours, mais aussi ce qui est urgent ou ressenti comme tel, qui correspond au 112, et ce qui relève des soins non programmés, à savoir les conseils, les rendez-vous et ce qu’on appelle souvent la « bobologie », qui correspond au 116 117.

Les services des urgences sont aujourd’hui débordés par des patients dont l’état de santé ne justifie en rien leur accueil à l’hôpital : on estime que ces patients représentent 30 % au moins pour les urgences adultes et 40 % pour les urgences pédiatriques ; ces chiffres montent à 60 % ou 70 %, si l’on prend en compte les patients qui ne subissent pas plus d’un examen lors de leur passage aux urgences, par exemple une radio ou une prise de sang. Il faut donc absolument réguler l’amont des urgences.

Le SAS peut constituer une bonne réponse à ce problème, à la condition qu’une coopération réelle et efficace existe entre l’hôpital et la ville, ce qui a toujours été compliqué, jusqu’à présent, à mettre en place.

Le SAS est vécu comme une reconnaissance du rôle majeur des SAMU en ce qui concerne les urgences, rôle que nul ne conteste. Cette reconnaissance s’accompagne de moyens supplémentaires que les directeurs de SAMU ont accueillis avec plaisir au vu des difficultés récurrentes qu’ils rencontrent dans le cadre du budget général des hôpitaux.

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