Le livre Omerta à l ’ hôpital. Le livre noir des maltraitances faites aux étudiants en santé, de la médecin Valérie Auslender, publié en 2017, a encouragé la libération de la parole d’un certain nombre d’étudiants. Deux jeunes médecins ont mené une enquête auprès de plus de deux mille internes en médecine générale, issus de trente-sept universités, soit près de 20 % de l’effectif. Ils ont dénoncé des comportements sexistes, racistes et homophobes à l’hôpital.
Ainsi, 93 % des étudiantes en médecine générale déclarent avoir subi des violences psychologiques, 53 % des violences sexuelles et sexistes, 49 % des violences physiques et 20 % un bizutage.
Nous sommes tous d’accord : il faut mettre un terme aux comportements d’une minorité qui jette l’opprobre sur l’ensemble des personnels hospitaliers, ce qui est profondément injuste.
Nous avons rencontré des responsables de l’Association nationale des étudiants en médecine de France : ils partagent ce constat au quotidien et dénoncent les difficultés pour les victimes de faire entendre leur voix sur ces comportements de médecins qui valident leur stage – même s’ils sont minoritaires, ces cas existent malheureusement.
Il faut accompagner les victimes, sensibiliser les personnels et en faire un objectif partagé par l’ensemble de l’hôpital. C’est le sens de cet amendement qui vise à inscrire directement la lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie dans les objectifs du projet social de l’établissement.
Actuellement, ce projet social définit des objectifs généraux de la politique sociale de l’établissement, ainsi que les mesures permettant la réalisation de ces objectifs. Il porte notamment sur la formation, le dialogue interne au sein des pôles, le droit d’expression des personnels et sa prise en compte, l’amélioration des conditions de travail, la gestion prévisionnelle et prospective des emplois et des qualifications et la valorisation des acquis professionnels.
Vous l’aurez compris, nous demandons d’ajouter la lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie. Nous savons que, d’une manière générale, ce combat existe maintenant partout à l’échelon national. Il nous semble utile de le faire aussi au sein de l’hôpital et de protéger les victimes qui, comme vous avez pu le constater par les chiffres que j’ai fournis, sont nombreuses.