Après nous avoir expliqué pendant un an que les règles électorales étaient immuables et s’être opposé à toutes nos propositions – M. le rapporteur a rappelé les propos du ministre de l’intérieur –, voici que, d’un seul coup, le Gouvernement met en débat un bouleversement complet sur plusieurs points – alors qu’un texte vient d’être adopté pour les élections départementales et régionales… Il fallait oser !
Nous aurions pu parler des machines à voter ou du vote anticipé – ce sont deux sujets. Eh bien, non : maintenant qu’il ose, le Gouvernement ose tout en même temps ! Après un an d’immobilisme, c’est… osé.
L’anticipation n’est pas nouvelle dans notre procédure électorale : les Français de l’étranger peuvent voter par anticipation sur internet. On aurait pu aller un peu plus loin. Mais pourquoi, madame la ministre, nous proposer tout ensemble ? Pourquoi proposer au même moment des machines à voter, qui suscitent de nombreuses réserves ? Pourquoi ne pas l’avoir proposé pour les élections locales à venir, dans un département ou une région volontaire, en quelque sorte par précaution ? Il est vrai que, quand on se met à oser…
Enfin, et cela a été évoqué, il y a un problème d’égalité : que l’on ne nous dise pas – c’est tout de même ce que vous avez avancé, madame la ministre – qu’il sera facile pour tout le monde, notamment pour ceux qui travaillent, de parcourir des centaines de kilomètres pour aller utiliser la machine à voter ! Et, pour les Français de l’étranger, auxquels vous avez fait référence, il s’agira non pas de centaines, mais de milliers de kilomètres !
Pour toutes ces raisons, la proposition qui nous est soumise semble bien étonnante et décalée dans un texte ayant vocation à traiter de sujets sérieux avec des arguments sérieux.