Mes chers collègues, nous poursuivons nos travaux en accueillant aujourd'hui deux représentants de l'association des directeurs et directeurs-adjoints d'établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole (Eplefpa).
Je salue la présidente de l'association, Madame Isabelle Plassais, qui dirige l'Eplefpa de Marmilhat - Clermont-Ferrand, après avoir notamment dirigé les établissements de Chambéry-La Motte-Servolex et Saintes-Chadignac. Elle préside également le conseil d'administration de l'École nationale supérieure de formation de l'enseignement agricole (Ensfea). Cette école assure la formation initiale et continue des enseignants et des conseillers principaux d'éducation de l'enseignement technique agricole. Elle conduit également des actions de recherche, d'innovation et d'ingénierie pour l'enseignement agricole.
Je salue également le secrétaire-adjoint de l'association, Monsieur Jérôme Stalin, aujourd'hui directeur-adjoint du centre d'enseignement zootechnique de la Bergerie nationale de Rambouillet. Il a notamment été auparavant directeur-adjoint de l'établissement de l'Eure à Chambray et directeur de l'établissement de la Baie de Somme à Abbeville. Il a également siégé en tant que président ou président-adjoint au sein de plusieurs jurys de Bac pro ou de brevet d'études professionnelles agricoles (BEPA).
Madame, Monsieur, nous vous remercions pour votre présence et vous rappelons qu'en raison du contexte sanitaire, vous devrez conserver votre masque, y compris durant vos interventions. Je vous rappelle également que cette réunion est captée et diffusée en direct sur le site Internet du Sénat, sur lequel elle pourra ensuite être consultée en vidéo à la demande.
Avec mes 22 collègues membres de la mission d'information, nous sommes convaincus que l'enseignement agricole est une chance pour de nombreux jeunes et un outil indispensable pour l'avenir de nos filières agricoles et alimentaires.
Nous l'avons encore mesuré vendredi dernier, avec notre rapporteure Nathalie Delattre, en allant sur le terrain, en Gironde, à la rencontre des directeurs des structures, des professeurs et des élèves, apprentis et étudiants de l'enseignement agricole.
Nous avons notamment échangé avec les équipes de l'Eplefpa de Blanquefort, plus grand Eplefpa de France, mais aussi avec celles d'une Maison familiale rurale (MFR) et de Bordeaux Sciences Agro, ce qui nous a permis d'aborder les liens entre l'enseignement technique et l'enseignement supérieur long. Nous avons enfin porté une attention particulière au cours de ce déplacement à la coopération européenne et internationale, l'une des cinq missions de l'enseignement agricole, en nous rendant au siège de l'Agence Erasmus+ France.
Les premières auditions de la mission ont mis en évidence plusieurs thèmes. J'en citerai brièvement cinq.
Le premier, c'est l'enjeu de l'orientation et la connaissance ou la reconnaissance de l'enseignement agricole : cet enjeu a encore été largement évoqué vendredi dernier en Gironde, sur fond d'agri-bashing.
Le deuxième thème, c'est celui de la concurrence ou de la « complémentarité à parfaire », d'une part, au sein de l'enseignement agricole et, d'autre part, entre les structures de l'enseignement agricole et l'Éducation nationale. Cela nous conduit nécessairement à évoquer la question du maillage territorial de l'enseignement agricole, mais aussi de sa stratégie de croissance. D'un côté, le ministère mène des campagnes de communication en faveur de l'enseignement agricole, mais de l'autre, il nous revient que, pour pouvoir ouvrir une formation, vous devez en fermer une autre. Quelle est alors la logique, si ce n'est la logique budgétaire ? Peut-être pourrez-vous nous en dire plus sur ce point.
Le troisième thème, justement, ce sont les enjeux budgétaires, encore accrus par l'impact de la pandémie de covid-19.
Le quatrième thème, qui est central dans la démarche de la mission d'information, c'est la capacité de l'enseignement agricole à répondre aux besoins des filières agricoles et alimentaires, mais aussi, au-delà, aux enjeux des territoires ruraux. Nos auditions nous ont notamment conduits à évoquer les compétences en matière numérique, de comptabilité ou encore de ressources humaines.
Le dernier thème que je souhaite évoquer en préambule, sous le contrôle d'Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes du Sénat, c'est la place des filles ou des jeunes femmes au sein de l'enseignement agricole. Nous sommes en effet attentifs aux éventuels stéréotypes dans les choix des filières, à la difficulté qu'elles peuvent rencontrer pour trouver des stages, ainsi qu'à l'égalité des chances dans les débouchés. C'est, là aussi, un point dont nous avons parlé vendredi.
Je propose que vous puissiez nous présenter votre vision des enjeux, à partir du questionnaire qui vous a été adressé par notre rapporteure, pendant une dizaine de minutes.
Je passerai ensuite la parole à notre rapporteure Nathalie Delattre afin qu'elle puisse vous poser un certain nombre de questions, puis à mes collègues qui le souhaitent.
Madame la Présidente, je vous cède la parole.