Je soutiens cet amendement, pour une raison institutionnelle.
Vous nous indiquez, monsieur le ministre, ce que l’on entend d’ailleurs à tout propos : si le Président de la République s’en occupe, alors tout ira mieux. C’est d’ailleurs ainsi qu’est gérée depuis le départ la crise sanitaire, avec le succès que l’on sait… Désormais, sur tout sujet, on nous assure que ce mode de fonctionnement est la preuve que l’on y accorde une grande importance.
Je ne vois pas pourquoi le chef du Gouvernement, le chef de l’exécutif, le ministre des affaires étrangères ne pourraient pas s’en charger. Vous affirmez que cela renforcerait le poids de la tutelle politique. Vous ne voulez pas d’un secrétaire d’État dédié à cette question au Gouvernement, mais, en revanche, le Président de la République se penchera sur la question une fois par an, et là, dites-vous, cela changera tout !
Cette manière d’« impulser », comme vous dites, la politique nationale ne convient pas. Elle consiste précisément à renforcer une dérive institutionnelle qui est à la source de beaucoup de problèmes quant à la mobilisation citoyenne de la société.
Puisque vous parlez des ONG, il y aurait bien d’autres choses à faire pour donner plus de place à la société civile que de donner des pouvoirs prétendument supplémentaires au Président de la République. Ce n’est pas une réunion annuelle présidée par le Président de la République qui changera notre politique en la matière ; ou alors, c’est extrêmement inquiétant…
Par conséquent, pour des raisons inverses à celles données par M. le ministre, je voterai pour cet amendement.