Afin de garantir une meilleure lisibilité de nos actions et, surtout, de maintenir une cohérence dans les objectifs que nous nous sommes fixés pour l’APD de la France, nous avons besoin d’une plus grande transparence.
La doctrine consistant à combiner la défense, la diplomatie et le développement, appelés les « 3D », n’est pas forcément très équilibrée. Il suffit de parcourir le rapport de la Cour des comptes sur les actions civiles et militaires de la France dans les pays du G5 Sahel, publié le 22 avril 2021, pour comprendre très vite que la majorité des sommes concernent les dépenses militaires et que l’APD n’a pas suivi la même progression.
Le cas du Sahel est éloquent. En effet, l’idée selon laquelle la solution à la crise traversée par la région serait politique et non pas militaire fait désormais consensus. La présence de la France dans les pays de la bande sahélo-saharienne est parfois remise en cause et fait l’objet d’un certain ressentiment de la part de populations qui peinent à voir, dans leur vie quotidienne, les résultats du développement promis.
Il est donc important et urgent que notre action s’inscrive à l’aune du contexte politique, et surtout social, de ces pays. La politique étrangère de la France est déterminante, tant pour la sécurité et le développement socio-économique du Sahel que pour notre sécurité, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les complémentarités entre actions militaire et civile d’aide à la stabilisation et au développement placent, de fait, à parité les moyens que nous devons consacrer au développement.
Cet amendement vise donc à offrir une meilleure grille de lecture de nos efforts en faveur du développement, en veillant, dans la présentation de la distribution des ressources, à ce que la dimension « développement » soit une composante à part entière de la politique étrangère de la France à l’égard des pays partenaires.
Il s’agit également de contribuer au renforcement du droit de regard du Parlement sur la répartition des ressources affectées aux 3 D.