Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, je vais peut-être détonner un peu dans une ambiance plutôt consensuelle : à titre personnel, je voterai contre ce texte. Et cela pour deux raisons principales.
D’une part, si le projet de loi contient effectivement des avancées, elles sont insuffisantes à mes yeux, notamment sur la politique générale d’aide au développement, qui ne me paraît pas assez ciblée.
Je ne comprends pas que l’on conserve 83 implantations, dont certaines en Chine, en Turquie, en Afrique du Sud ou en Amérique du Sud. Je serais pour que l’on cible la politique d’aide au développement sur les 20 % de pays les plus pauvres et sur les pays à plus forte émigration vers la France ; il doit y en avoir 10 ou 15. Aujourd’hui, l’aide me semble trop dispersée.
D’autre part, je rejoins les observations que M. Canévet a formulées sur le fonctionnement de l’Agence française de développement ; le Gouvernement n’y a d’ailleurs pas répondu.
Premièrement, les frais de fonctionnement de l’AFD augmentent de manière importante chaque année, beaucoup plus que les dépenses des collectivités locales ; c’est déjà une première source d’étonnement pour moi.
Deuxièmement, depuis 2015, les effectifs sont passés de 1 800 à 2 800, ce qui représente 1 000 postes supplémentaires… J’aimerais savoir si tout le monde approuve cette évolution.
Troisièmement, et c’est le plus choquant à mes yeux, le siège de l’AFD à Paris coûte plus d’un milliard d’euros pour 50 000 mètres carrés, soit plus de 20 000 euros le mètre carré ! J’ignore qui a pris une telle décision, mais, pour moi, les fonds consacrés au développement doivent aller au développement, et non au fonctionnement de l’AFD ou à des frais de siège qui me paraissent exorbitants.
Pour toutes ces raisons, je voterai contre le présent projet de loi.