Depuis 2019, la France prône publiquement une « diplomatie féministe » dans les différents forums internationaux, mais celle-ci peine à se traduire de manière concrète dans une véritable aide publique au développement féministe.
Le rapport réalisé par Claudine Lepage au nom de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes comme les différents rapports statistiques de l’OCDE confirment le retard de la France au sein des pays donateurs quant à l’APD ayant l’égalité entre les femmes et les hommes pour objectif principal ou même significatif. Le Canada, la Suède, l’Irlande, l’Islande, pour ne citer que ces pays, dépassent les 80 % d’APD « genre », quand la France peine à atteindre les 40 % en 2017. Elle se situe ainsi en deçà de la moyenne du CAD de l’OCDE et même de celle de l’Union européenne.
Nous proposons donc via cet amendement de rehausser la part d’APD « genre » pour atteindre 85 %, d’ici à 2025, ainsi que cela est recommandé par les institutions européennes et le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Pour cela, nous proposons une trajectoire cohérente et graduelle, portant la part d’APD « genre » à 60 % en 2022, puis à 85 % en 2025. Cet objectif transversal est tout à fait possible.
J’ajoute qu’il est particulièrement nécessaire, compte tenu des conséquences terribles de la pandémie de covid-19 pour les femmes dans le monde. Selon une étude du Forum économique mondial de Davos, la covid-19 a fait perdre trente-six ans à la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes. Selon l’Organisation internationale du travail, en 2020, la perte d’emploi des femmes a atteint 5 %, contre 3 % pour les hommes ; ces 2 points de différence sont très significatifs.
Seule une APD « genre » ambitieuse est à même d’amorcer une réduction de la pauvreté et une transformation des rapports sociaux pour les projets d’agriculture et d’accès aux soins ou à l’éducation.
L’adoption de cet amendement permettra à la France d’honorer ses ambitions en 2025 et de prendre sa place parmi les meilleurs pays quant à la diplomatie féministe.