Cet amendement vise, d’une part, à prévoir un objectif de 85 % d’APD bilatérale programmable française ayant l’égalité femmes-hommes pour objectif principal ou significatif et, d’autre part, à affirmer les nouvelles ambitions de l’APD « genre ».
Il est motivé par plusieurs constats. Depuis 2019, la France porte publiquement une diplomatie féministe dans les différents fora internationaux qui, pour l’instant, ne va pas de pair avec une véritable APD féministe. Le rapport de l’OCDE, de mars 2021 confirme la place de la France parmi les cinq derniers pays donateurs d’APD « genre », avec autour de 20 % de financements marqués CAD 1 ou CAD 2 selon que l’objectif est significatif ou principal.
À l’heure où la France s’apprête à coprésider cet été le Forum Génération Égalité sur les droits des femmes, ce texte offre une occasion incontournable de s’assurer que la France passe des paroles aux actes et montre la voie d’une diplomatie féministe ambitieuse. Le choix de la cible spécifique de 85 % n’est pas anodin : d’une part, dans les intentions, il vise à harmoniser l’objectif français avec celui du plan d’action sur l’égalité des genres 2021-2025 de l’Union européenne ; d’autre part, dans la pratique, nous savons que cet objectif est réalisable, car il a déjà été atteint par les autres pays porteurs d’une diplomatie féministe, comme la Suède, qui est à 85 %, ou le Canada, à 89 %.
Le même objectif à horizon 2025 est repris et recommandé par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes dans son évaluation de la diplomatie féministe française, avec un seuil intermédiaire de 60 % d’aide genrée d’ici à 2022.