Le Fonds de soutien aux organisations féministes prévu pour la période 2020-2022 peut s’avérer un outil capital du déploiement de la politique diplomatique féministe de la France.
Au vu de la priorité annoncée dès l’article 1er A en matière de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et les filles et les garçons, il semble incohérent de ne pas mentionner le Fonds de soutien aux organisations féministes dans le cadre de partenariat global.
Par ailleurs, monsieur le ministre, une pérennisation de ce fonds au-delà de 2022 est-elle envisagée ? Cela semble, aujourd’hui, plus encore nécessaire qu’hier. Selon le dernier rapport du forum économique mondial de Davos, il faudra encore compter 135, 6 années avant de parvenir à la parité à l’échelle mondiale, tant sur le plan économique que dans l’accès à la santé ou encore à l’éducation.
Dans le domaine politique et la représentation législative et exécutive, la crise nous a fait reculer de cinquante ans, pour atteindre une parité seulement dans 145, 5 ans – contre 95 ans dans la précédente édition du rapport.
Dans ce cadre, la mobilisation active des associations féministes dans les pays éligibles à l’APD est un levier précieux pour faire avancer la condition des femmes dans ces pays. La crise sanitaire et économique a encore fait reculer la cause des femmes à travers le monde, notamment en touchant plus fortement ces dernières. Selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail, la perte d’emploi des femmes a atteint 5 % en 2020 contre 3, 9 % chez les hommes, étude à l’appui.
En parallèle, nous avons assisté à une aggravation de la double charge des femmes entre le travail et les responsabilités de la maison, avec les tâches ménagères, la garde des enfants et les soins aux personnes âgées qui leur incombent de manière disproportionnée.
De plus, le dernier rapport d’ONU Femmes pointe une augmentation inquiétante des violences à l’égard des femmes, tout particulièrement la violence domestique intrafamiliale. Une nouvelle fois, ce sont bien souvent les organisations féministes de la société civile qui sont en première ligne pour prévenir et secourir les femmes victimes de violences.
On assiste ainsi à un véritable recul des progrès faits en matière de droits des femmes ; il est donc nécessaire de soutenir plus massivement et de manière pérenne ces associations.