Intervention de Hussein Bourgi

Mission d'information sur le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement — Réunion du 2 juin 2021 à 16h30
Audition de Mm. édouard Geffray directeur général de l'enseignement scolaire et christophe kerrero recteur de l'académie de paris

Photo de Hussein BourgiHussein Bourgi :

Veuillez trouver ici le témoignage d'un parlementaire qui est élu local et siège au conseil d'administration d'établissements scolaires depuis une dizaine d'année. Je souscris à ce que vous avez dit dans vos présentations respectives. Je suis confronté année après année, conseil d'administration après conseil d'administration à des faits qui reviennent depuis 10 ans et malgré tous les efforts, il y a des comportements résiduels qui continuent à exister. Des outils existent comme les fiches de signalement « faits établissement » qui doivent être utilisées pour signaler tout fait qui survient dans un établissement, mais beaucoup d'équipes ont des réticences à utiliser. L'institution met des outils pour signaler le harcèlement au DASEN et au rectorat, mais je continue à trouver des chefs d'établissements qui ne les relaient pas et on découvre les faits via la presse locale. Lorsque je leur demande pourquoi ne pas avoir utilisé ces outils, ils me disent que c'est parce que c'est chronophage, mais aussi parce qu'ils ne veulent pas donner une mauvaise image de leur établissement. En effet, les classements des meilleurs collèges et lycées prennent en compte les faits qui ont trait à la vie scolaire. On se rend alors compte qu'il y a parfois de l'autocensure de la part des chefs d'établissement.

Lorsqu'un fait de harcèlement survient, la tentation est grande de changer la victime d'établissement. Mais cela s'apparente pour celle-ci à la double peine car elle doit s'acclimater à un nouvel environnement et il n'y pas toujours de transport en commun ce qui contraint les parents à s'adapter. En outre, au lycée, on retrouve les mêmes protagonistes dans le lycée de secteur - les bourreaux se retrouvent avec la victime. Par commodité on préfère faire changer de place la victime, plutôt que de devoir trouver trois ou quatre places pour mettre fin au phénomène de meute que vous avez évoqué.

Quel lien avez-vous avec la plateforme Pharos du ministère de l'intérieur ? Elle est très volontaire, mais en raison de sous-effectifs, les personnels doivent se concentrer sur les infractions les plus graves comme le proxénétisme ou le trafic de drogue. Quant au cyberharcèlement, il est traité avec moins de diligence.

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