Au moment où le Gouvernement souhaite faire de la surveillance technologique une priorité en misant sur des moyens numériques de surveillance et de collecte de données, il est important de valoriser le renseignement humain.
Aujourd’hui, nous observons une nette progression des nouvelles technologies, avec la montée en puissance de métiers liés à la cybersécurité, la surveillance des télécommunications, la cyber-infiltration ou encore la mise en œuvre d’anonymisation via les crypto-monnaies.
Pourtant, selon un article du Monde de 2019, 58 des 59 attentats déjoués entre 2013 et 2019 l’ont été grâce au renseignement humain. Si, à l’ère numérique, le rôle des nouvelles technologies au service de la lutte antiterroriste est important, ces dernières ne doivent pas justifier l’extension de la surveillance de masse.
Certes, les outils de surveillance apportent une aide au renseignement français, mais l’intervention humaine est décisive et c’est elle qui permet de déjouer des projets terroristes.
De plus, si dans son rapport de mai 2020, intitulé Les moyens de la lutte contre le terrorisme, la Cour des comptes faisait état de l’augmentation par direction et par service des effectifs du Service central du renseignement territorial, des antennes du renseignement territorial et des cellules de renseignement départementales, nous ne disposons actuellement, en tant que parlementaires, d’aucune information précise sur les moyens affectés au renseignement humain et à la lutte antiterroriste.
Cet amendement vise à rappeler l’importance capitale du renseignement humain à l’échelon territorial pour déjouer les projets d’attentat. L’établissement d’un rapport sur ce sujet permettrait d’avoir une connaissance réelle des effectifs exclusivement consacrés à la lutte contre le terrorisme et des missions précises qui leur sont assignées.