Monsieur le ministre, la guerre du Liban s'est conclue par l'accord de Taëf, qui a finalement fragilisé les chrétiens, qui ont dû céder une partie de leurs pouvoirs. L'équilibre est aujourd'hui d'ordre confessionnel, avec toute la fragilité que cela comporte. Il a été dit qu'on ne souhaitait pas encourager l'émigration des chrétiens vers l'Occident. Ce sont malheureusement eux qui aspirent à fuir le pays. Comment pourrions-nous les en empêcher ?
A contrario, la forte immigration chiite et sunnite déstabilise cet équilibre national. Que risque-t-on ? Le pays est le seul de la zone à disposer aujourd'hui d'un président chrétien. Il est donc important, me semble-t-il, de demeurer vigilant. Vous l'avez dit, beaucoup de choses sont faites par la France - et nous ne pouvons que vous en remercier - pour éviter que les chrétiens ne se sentent de plus en plus en difficulté sur ce territoire très fragile.
L'ambassadrice du Liban s'est rendue récemment en Arabie Saoudite avec l'ambassadrice des États-Unis. La question des chrétiens a-t-elle été évoquée lors de cette rencontre ?
Enfin, concernant les crimes commis sur des chrétiens, que ce soit en Irak ou en Syrie, des enquêtes sont-elles conduites pour déterminer les responsabilités en la matière ? Un tribunal international condamnera-t-il les auteurs de ces exactions pour éviter qu'elles puissent se reproduire demain ?