Intervention de Loïc Hervé

Réunion du 24 juillet 2021 à 9h30
Gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo de Loïc HervéLoïc Hervé :

On doit juger le passe sanitaire à l’aune de son utilité, comme l’a dit Philippe Bas, c’est-à-dire en prenant en compte les risques qu’il fait peser sur les libertés individuelles, mais aussi ses conséquences en pratique.

On va d’abord viser les personnes vaccinées : les titulaires d’un passe sanitaire pourront avoir accès à un certain nombre d’endroits, lesquels deviendront des lieux sains, où le virus se propagerait moins. Or ce sont les personnes qui ne sont pas vaccinées qui prendront des risques, pas celles qui le sont.

Quel risque une personne vaccinée prend-elle à déjeuner avec une personne non vaccinée ? Le risque est pour la personne non vaccinée !

Par ailleurs, comment peut-on imaginer interdire toute vie sociale aux personnes non vaccinées, mais aussi à celles qui n’auront reçu qu’une seule dose ? Ces deux types de personnes sont en effet placés dans la même catégorie. Il y aura forcément des regroupements de personnes non vaccinées dans la sphère privée. Les contaminations se feront donc non pas dans les ERP dont la liste figure dans le projet de loi, mais dans d’autres endroits. C’est là un véritable motif d’interrogation.

Nous reviendrons ultérieurement sur le sort des personnes n’ayant reçu qu’une seule dose. Alors qu’elles sont engagées dans le processus vaccinal, elles devront attendre d’avoir reçu leur seconde dose, plus quelques jours, pour avoir droit au sésame leur permettant de retrouver la liberté. Le dispositif pose des problèmes d’égalité et de praticité.

M. le rapporteur a posé la question des alternatives. Pour moi, l’urgence absolue en termes de santé publique, c’est de vacciner rapidement les personnes âgées et celles qui ont des comorbidités, non les adolescents et les enfants !

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