Intervention de Fabien Gay

Réunion du 24 juillet 2021 à 9h30
Gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo de Fabien GayFabien Gay :

Tout d’abord, personne ne nie la violence de la pandémie, qui a déjà emporté plus de 100 000 de nos compatriotes. Nous sommes pour la vaccination, qui est un progrès scientifique énorme. Il faut davantage informer nos concitoyens pour qu’ils se vaccinent afin de se protéger et de protéger les autres. Nous condamnons avec la plus grande fermeté tous ceux qui font courir des rumeurs ou colportent des thèses complotistes.

Cependant, nous pensons que le passe sanitaire est un élément politique infantilisant. Les Français ont pourtant le sens des responsabilités. Ils ont respecté le confinement et le couvre-feu, ils ont porté le masque, même si on leur avait dit auparavant qu’il ne servait à rien, ils se sont fait tester quand les tests ont été disponibles. Et quand ils sont testés positifs, vous savez quoi ? Ils s’isolent ! Depuis que la vaccination est ouverte, vous savez quoi ? Ils se font vacciner !

Monsieur le secrétaire d’État, vous avez dit qu’il restait encore 12 millions de nos compatriotes à vacciner. Continuons donc de les inciter à le faire et menons des actions de proximité. À bien y regarder, la carte vaccinale est la même que celle des inégalités sociales et d’accès aux soins. Il faut donc continuer de travailler dans la proximité !

Le passe sanitaire n’est pas un élément technique, il est extrêmement politique. Il est révélateur, en réalité, de la société dans laquelle nous voulons vivre. Cela a été dit, il est attentatoire aux libertés publiques et instaure un contrôle social assez inédit.

J’ai entendu hier quelqu’un exprimer un point de vue que je ne partage pas – c’est le propre d’un débat – : nous pourrions rogner aujourd’hui quelques-unes de nos libertés pour retrouver la liberté totale demain. Moi, je pense que si nous rognons quelques libertés, nous ne les retrouverons pas. En effet, toutes les dispositions dérogatoires que nous votons – toutes ! – sont ensuite inscrites dans le droit commun.

Madame la ministre, monsieur le secrétaire d’État, monsieur le rapporteur, on voit qu’il y aura des trous dans la raquette si l’on instaure le passe sanitaire sans prévoir de contrôle d’identité. Mais, à l’inverse, si l’on exige un contrôle d’identité lors de la présentation du passe, cela signifie que, demain, chacun sera officier de police judiciaire. Ce n’est pas la société dans laquelle nous voulons vivre !

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