Intervention de Olivier Véran

Réunion du 24 juillet 2021 à 14h30
Gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Olivier Véran :

Madame la sénatrice, je vous comprends parfaitement et je suis de bonne volonté, mais je ne suis pas un apprenti sorcier !

Les laboratoires ont la possibilité de déposer des dossiers en vue d’obtenir une habilitation auprès de l’Agence européenne des médicaments.

Rendez-vous compte que nous essayons de combattre dans notre pays un mouvement parfois conspirationniste, parfois de peur, qui considère que nous ne mettons pas suffisamment de ceintures et de bretelles s’agissant des vaccins que nous autorisons pour les Français. Or c’est tout l’inverse : nous privilégierons toujours la sécurité sanitaire, toujours !

En tant que médecin, je ne puis reconnaître un vaccin sur lequel je ne dispose pas de données ; je ne le ferai pas, ce serait irresponsable. Ma responsabilité serait pénalement engagée : je le dis ici, et je ne le dis pas souvent.

En revanche, je discute déjà, madame la sénatrice, avec nos autorités sanitaires des Français de l’étranger ayant été vaccinés. Il s’agit de savoir si l’on peut considérer les deux doses que ces personnes ont reçues et le fait qu’elles aient des anticorps comme l’équivalent d’une première injection. Partant, il s’agit de savoir s’il est possible de leur faire un seul rappel avec un vaccin à ARN messager à leur arrivée en France, afin de pouvoir leur délivrer un passe sanitaire au bout d’une semaine.

Je ne suis pas sûr d’y arriver, madame la sénatrice, parce que la science est rigoureuse, mais la rigueur scientifique nous évite bien des écueils, surtout dans la période que nous traversons.

Par ailleurs, les ressortissants français ne sont pas empêchés de venir en France. On leur demande simplement de faire un test et de se faire vacciner. Nous mettons tout en œuvre pour leur permettre de recevoir une injection et de se voir délivrer un passe sanitaire une semaine plus tard, comme n’importe qui. Au moins les aurons-nous protégés.

Il n’y a pas deux catégories de Français en termes de protection sanitaire : ceux qui vivent à l’étranger, pour lesquels, tant pis, vaille que vaille, à la guerre comme à la guerre, et ceux qui vivent sur le territoire national et à qui l’on imposerait des exigences de sécurité pour leur santé.

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