Intervention de Stéphane Ravier

Réunion du 24 juillet 2021 à 14h30
Gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

Je vais vous parler de Véronique.

Véronique a cinquante-quatre ans. Elle travaille depuis longtemps, et elle a continué de travailler tout en élevant ses deux enfants. Elle et son mari se sont toujours démenés pour que leur famille ne manque de rien.

Mais, depuis quelque temps, Véronique ne peut plus travailler à plein temps, à cause de problèmes de santé. Elle doit donc compter ses sous. Et elle commence dès le 20 du mois. Elle fait quelques sacrifices pour les vacances de la famille. Elle collectionne les bons de réduction. Elle demande même de l’aide à des proches. C’est dur, mais elle se dit que cela finira par s’arranger et que, tant que l’on à manger et un toit, il y a plus malheureux.

C’est aussi une femme de conviction, très attachée à sa liberté. Comme tous les Français, elle a accepté d’être enfermée pendant plusieurs mois, et elle n’était pas la dernière à se mettre à la fenêtre pour applaudir les soignants.

Mais Véronique a un nouveau problème, auquel elle ne s’attendait pas. On lui a dit que, si elle voulait continuer à travailler, elle devait se vacciner. Sauf qu’elle ne veut pas – et c’est son droit le plus strict. Elle est donc confrontée à un choix cornélien. Comment continuer à travailler sans s’injecter ce vaccin, dont elle ne veut pas, alors qu’elle a un besoin vital de percevoir son salaire ?

Avant de faire passer cette loi honteuse, je demande à chacun d’entre vous, ministres et sénateurs, de prendre cinq minutes de réflexion après vous être mis à la place de ces millions de Véronique qui se battent au quotidien pour leur famille. Prenez quelques instants et envisagez l’insupportable pression que vous leur faites subir, surtout si vous avez été privilégiés et que vous n’avez jamais passé des heures à faire les comptes le soir après le travail ! Imaginez la perspective de perdre son boulot dans la période actuelle, simplement parce que l’on veut user, sans en abuser, de sa liberté !

Ces millions de Français tiennent ce pays à bout de bras. Ils ont tout accepté, parce que l’effort était collectif. Mais là, votre loi va permettre aux employeurs de les virer. Cela concerne même les soignants, passés en quelques mois du statut de héros de la Nation à quasi-criminels s’ils refusent de se faire piquer !

Aujourd’hui, 10 millions de Français survivent sous le seuil de pauvreté, et des centaines de milliers d’entreprises sont à l’agonie à cause de vos décisions politiques. D’autres ont perdu le fruit du travail de toute une vie. Et vous voulez faciliter le licenciement des travailleurs !

Ce n’est plus seulement une loi autoritaire et liberticide ; c’est une flétrissure pour toutes celles et tous ceux qui auront commis la faute de la voter !

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