Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, nous abordons avec l’article 5 la question centrale qui a été déléguée à la commission des affaires sociales : l’obligation vaccinale contre la covid-19. Je souhaite, avant que nous abordions l’examen des amendements, rappeler l’esprit de cet article et la position de la commission.
Comme j’ai eu l’occasion de l’exprimer lors de la discussion générale, notre commission souscrit pleinement au principe d’une vaccination obligatoire pour certaines catégories de personnes, et ce afin de protéger les publics les plus vulnérables. Je souhaite à ce propos souligner deux choses.
En premier lieu, prescrire une obligation vaccinale est compatible avec nos droits fondamentaux. La jurisprudence est claire à ce sujet, tant à l’échelon national – le Conseil constitutionnel l’a confirmé – qu’à l’échelon européen : la Cour européenne des droits de l’homme a récemment eu à s’exprimer sur ce point.
En second lieu, rendre une vaccination obligatoire ne peut se concevoir qu’avec des justifications médicales étayées et au regard de l’efficacité et de l’innocuité des vaccins disponibles. Nous avons considéré que ces exigences étaient pleinement remplies dans le cas de la covid-19. Cette vaccination répond à un motif d’intérêt général évident et les vaccins autorisés dans l’Union européenne sont sûrs et efficaces.
Le choix du Gouvernement a été de retenir, pour le champ de cette obligation, les professionnels des établissements accueillant des personnes fragiles, au premier rang desquels les hôpitaux et les Ehpad, mais aussi l’ensemble des professionnels de santé et du secteur médico-social.
Ce choix est cohérent et cette obligation répond, selon nous, à un devoir éthique des soignants à l’égard des patients qu’ils ont la charge de protéger. Il a aussi une justification claire : les personnes vulnérables sont le public visé ; on renforce leur protection par une couverture vaccinale de leur environnement.
L’extension de cette mesure à d’autres catégories professionnelles ou aux personnels d’autres établissements, notamment éducatifs ou sociaux, pour justifiée qu’elle paraisse, revient très vite à poser la question d’une obligation vaccinale à l’égard de l’ensemble de la population éligible. Or, sur ce point, la commission a estimé que les conditions de mise en œuvre n’étaient pas à court terme réunies pour garantir l’effectivité de cette obligation.
Mes chers collègues, la commission vous invite donc à conserver ce champ de l’obligation qui porte sur les secteurs sanitaire et médico-social.