Nous prônons une démarche de santé publique qui vise à obtenir une protection collective, seule à même de garantir un retour à une vie quotidienne normale pour tous, du fait des variants en circulation, et tout particulièrement du variant delta. Nous proposons donc la vaccination obligatoire universelle. Nous aurions aimé le faire dans d’autres conditions, mais on nous a opposé une irrecevabilité en application de l’article 40 de la Constitution. Nous nous limitons donc à la période liée à l’état d’urgence sanitaire.
Plusieurs institutions du champ scientifique et médical se sont d’ores et déjà prononcées en faveur de l’obligation vaccinale généralisée. C’est le cas, notamment, de l’Académie nationale de médecine, le 19 juillet dernier – jour de présentation en conseil des ministres du présent projet de loi.
Face à l’augmentation rapide de l’incidence des infections dues au variant delta, l’Académie nationale de médecine recommande d’amplifier l’information sur le principe de l’isolement volontaire et sur les capacités d’hébergement des personnes ne pouvant s’isoler à domicile, d’inciter toutes les personnes dépistées positives à s’auto-isoler pendant dix jours en leur rappelant le risque de contamination auquel elles exposent leur entourage, et de ne rendre obligatoire qu’une seule mesure : la vaccination contre le covid-19 de tous les Français âgés de 12 ans et plus.
La vaccination contre le covid-19 de tous les Français permet à chacun de protéger sa propre santé et sa liberté, mais aussi celle des autres. Elle correspond à une démarche de santé publique claire, assise sur nos connaissances médicales et scientifiques. Elle constitue une démarche de lutte contre les inégalités territoriales et sociales, car elle crée un devoir pour l’État d’aller vers les publics les plus éloignés de la vaccination. Elle évite le glissement vers des pratiques de surveillance sociale générale pointé par la Défenseure des droits et l’extension, attentatoire aux libertés, du passe sanitaire à tous les gestes de la vie quotidienne. Elle nous dispense, enfin, de transformer en agents de sécurité sanitaire les professionnels accueillant du public.