Il n’est pas inintéressant de se reporter au rapport de la commission des lois qui, à sa page 6, fait figurer le pourcentage de primo-vaccinés par catégorie d’âge et par pays au 6 juillet 2021 et qui constate le retard de la France dans la vaccination, notamment des plus âgés. Alors qu’un certain nombre de pays sont à 100 %, ou dépassent 90 %, nous sommes en général, sur les différentes tranches d’âge après 60 ans, en retard. L’autosatisfaction me semble donc quelque peu déplacée, surtout lorsqu’on a entendu, comme nous l’avons fait toute la journée, les inquiétudes que le variant delta fait peser sur la situation dans les prochaines semaines.
Il était donc important d’avoir ce débat et d’attirer l’attention. Je trouve paradoxale – peut-être parce que cela fait moins d’un an que je siège sur ces bancs – la réflexion qu’on entend chez beaucoup sur la portée de la loi, comme si inscrire des dispositions aussi importantes dans la loi n’avait aucune conséquence, comme si nos concitoyens ne suivaient pas nos débats et comme si des objectifs de cet acabit n’avaient pas leur poids. Je crois au contraire que, ces derniers mois, nous n’avons pas eu le courage de fixer de tels objectifs. Aujourd’hui, en plein cœur de l’été, nous allons faire tomber un certain nombre de Français dans un piège, parce que l’on n’a pas fixé les règles du jeu suffisamment tôt pour qu’ils puissent s’adapter : ce n’est vraiment pas une façon de gérer une crise comme celle que nous connaissons !