Intervention de Brigitte Bourguignon

Réunion du 24 juillet 2021 à 21h30
Gestion de la crise sanitaire — Articles additionnels après l'article 5

Brigitte Bourguignon :

Permettez-moi d’apporter quelques précisions concernant les personnes âgées, les personnes les plus vulnérables, sujet que je connais particulièrement bien pour le suivre depuis huit mois.

Aujourd’hui, nous comptons 7 400 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, environ 15 000 établissements si l’on y ajoute les résidences autonomie et les résidences services, que vous connaissez bien. Le taux de couverture vaccinale complète est d’environ 90 % dans ces établissements, ce qui est un grand succès, que nous pourrions saluer ensemble, s’agissant de la population la plus vulnérable.

Pour autant, si nous en sommes là aujourd’hui, c’est parce que le taux de vaccination des personnes qui les entourent est d’environ 57 %. Ce n’est bien sûr pas suffisant pour protéger les personnes vulnérables. Nous décidons donc ensemble d’une obligation vaccinale pour ces catégories de personnels – d’autres personnels, dans d’autres établissements seront aussi concernés.

Il reste environ 20 % de personnes âgées à vacciner. Ces personnes vivent plutôt dans des logements diffus et sont isolées socialement. Nous travaillons, comme vous l’avez expliqué, monsieur Retailleau, à partir des listes de personnes non vaccinées qui ont été communiquées aux médecins. Nous travaillions auparavant avec la CNAM, qui dispose des listes des personnes qui ne se sont pas encore rendues dans un centre de vaccination. Nous faisons appel aux associations de services à domicile, avec lesquelles nous travaillons énormément, et aux maires, qui nous ont communiqué les listes « canicule ». Nous avons aussi beaucoup travaillé avec des groupements.

Les stratégies et les innovations mises en place très localement pour « aller vers » représentent parfois un travail de dentelière et nécessitent toute une organisation. Nous la facilitons, nous la « boostons » parfois par endroits en faisant tomber des barrières. C’est ainsi que la CNIL a autorisé la communication des fichiers aux médecins généralistes. Tout cela se fait progressivement.

Des personnes de plus de 75 ans restent à convaincre malgré tout. Aujourd’hui, 25 % de ces personnes ne sont pas vaccinées.

Nos cibles, ce sont les professionnels qui encadrent les plus vulnérables, pour qui la vaccination sera obligatoire, et les personnes qui restent à sensibiliser et vers lesquelles il faut aller, grâce aux vaccinobus, aux centres de vaccination au plus près des territoires. Dans mon territoire, qui est très rural, j’ai fait ajouter cinq centres, avec l’accord du préfet, des élus locaux et du SDIS. Nous avons ainsi réussi à vacciner des personnes qui n’auraient pas fait plus de vingt-cinq ou trente minutes de trajet pour se faire vacciner. De tels dispositifs ont pour effet d’augmenter le nombre de rendez-vous. Voilà comment nous essayons ensemble de faire progresser la vaccination.

Pour ces raisons, il me semble réellement prématuré pour l’heure de rendre obligatoire la vaccination pour toute la population.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion