Intervention de Stéphane Ravier

Réunion du 24 juillet 2021 à 21h30
Gestion de la crise sanitaire — Vote sur l'ensemble

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, j’ai été frappé par le manque criant d’opposition de la majorité de droite dans ce débat, l’absence du ministre Véran étant largement compensée par les prises de position du rapporteur de la commission des lois.

Ce passe sanitaire est pourtant à l’origine d’un cataclysme social et sociétal sans précédent.

Tout y est passé : les vacances des familles parties en fumée, l’abandon des personnes malades à l’hôpital et des personnes âgées en Ehpad, la suspension du salaire et le licenciement pour faute sanitaire des salariés, y compris les soignants, les contraintes administratives pour les chefs d’entreprise, le retardement, voire l’effondrement de la reprise économique pour les restaurateurs, les cinémas et les salles de sport, le détournement des forces de l’ordre de leurs fonctions régaliennes, le contrôle permanent des citoyens, le flicage généralisé des uns par les autres, l’assignation à résidence des personnes testées positives, la vaccination de force des soignants et des pompiers, la pérennisation des dispositifs de restriction des libertés de conscience et d’aller et venir, le recul de la protection des données personnelles et de la vie privée, les risques de suites graves du vaccin pour les mineurs, la désagrégation de l’autorité parentale, la menace d’une démocratie en berne et piétinée, enfin, les sanctions disproportionnées pour ceux qui surseoiraient au respect de ces injonctions.

Pendant l’examen de ce texte, j’ai bien entendu le mépris des uns et la morgue des autres, qui refusent d’entendre la voix que je porte dans cet hémicycle.

Ma voix représente pourtant une partie significative des Français, qui goûtent assez peu la manière expéditive dont vous rejetez mes amendements sans explication. Ce qui s’est passé dans cet hémicycle est à l’image de ce que vous faites en imposant le passe sanitaire.

Vous n’êtes plus capables de pédagogie, vous êtes enfermés dans vos certitudes et aucun signal d’alarme ne vous fait sourciller, pas même les centaines de milliers de manifestants dans les rues en plein mois de juillet.

En cinquante-trois ans, de mai 1968 à juillet 2021, nous sommes passés de « il est interdit d’interdire » à « il est obligatoire d’obliger »… Les pseudo-révolutionnaires de la Sorbonne sont devenus des sénateurs et des sénatrices « boomers » à l’esprit petit-bourgeois, bien protégés par les CRS, qui, manifestement, ne sont plus des SS…

Aujourd’hui, les pavés de l’autoritarisme, de la division et des mesures liberticides, vous les lancez sur ces Français qui refusent l’oppression sanitaire.

En cohérence avec tout ce que j’ai défendu durant nos débats, je voterai contre ce projet de loi, qui légalise ce passe de la honte et substitue à notre triptyque « liberté, égalité, fraternité » la nouvelle devise sanitaire que vous infligez au peuple français : « surveillance, différence et méfiance » !

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