Intervention de Patrick Kanner

Réunion du 11 janvier 2022 à 14h30
Gestion de la crise sanitaire — Avant l'article 1er

Photo de Patrick KannerPatrick Kanner :

On peut le dire, notre pays va mal.

Selon un sondage publié il y a deux ou trois jours dans Le Parisien, plus de la moitié de nos concitoyens sont prêts à supprimer le financement des hospitalisations des personnes non vaccinées. C’est une atteinte extraordinaire à notre modèle social.

Si le pays va mal, monsieur le ministre, c’est – nous le croyons – en raison de la politique anxiogène et incompréhensible que vous menez depuis de nombreux mois.

Voilà plus de six mois que nous réclamons l’obligation vaccinale universelle, d’amendement en amendement, de proposition de loi en proposition de loi, de comité de liaison parlementaire en comité de liaison parlementaire.

Vous-même, ou M. Castex, nous avez toujours répondu par la négative, avec parfois – je ne vous le cache pas – un brin d’ironie tout à fait regrettable.

Vous vous êtes opposé à la vaccination obligatoire et voilà qu’à présent vous vous étonnez qu’il reste des non-vaccinés. Vous leur faites porter, d’ailleurs, la responsabilité des problèmes de l’hôpital.

Le Président de la République nous explique qu’il a préféré l’incitation à l’obligation. J’ignorais que, pour convaincre, il fallait « emmerder » les récalcitrants ; j’ignorais que, pour convaincre, il fallait décider seul, dans le huis clos d’un conseil de défense ; j’ignorais que, pour convaincre, il fallait désigner des boucs émissaires et nourrir la division, dans une logique cynique de calcul électoral.

Monsieur le ministre, mieux vaut le consentement par la pédagogie que l’autorité brutale ; au temps pour moi – peut-être me suis-je égaré, je suis de l’ancien monde !

Nous ne sommes pas opposés au passe vaccinal encadré. Nous préférons simplement l’obligation vaccinale, qui revient à faire reposer non pas sur les non-vaccinés, mais sur l’État, une obligation de faire.

Monsieur le ministre, en conclusion, si les Français ne sont pas encore convaincus aujourd’hui, ce n’est pas à eux qu’il faut s’en prendre, mais à ceux qui n’ont pas su se montrer convaincants.

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