J’ai écouté avec beaucoup d’attention votre intervention, monsieur le ministre.
Rappelez-vous que, lorsque votre prédécesseure a sollicité notre appui pour étendre la vaccination obligatoire, ceux qui étaient contre cette disposition – je vous invite à relire les comptes rendus des débats de l’époque – ont avancé à peu près les mêmes arguments que ceux que vous venez vous-même de nous opposer.
En ce qui nous concerne, nous avons soutenu, en responsabilité, cette proposition, parce que nous considérons que la politique sanitaire doit être au service des Français. Il ne peut pas être question d’adopter des postures sur ce type de sujet !
Trois ans après, le résultat est là : le taux de vaccination des enfants, qui stagnait autour de 85 %, ce qui nous empêchait d’éradiquer certaines maladies, a grimpé au-dessus de 90 %. Les infectiologues confirment que ces maladies sont en voie d’éradication.
Laurence Rossignol a rappelé que le contrôle et la sanction sont de véritables questions, mais que celles-ci sont directement liées au principe. Avec le passe vaccinal sans obligation, vous inventez le contrôle sans le principe, l’outil sans la valeur qui le légitime, ce qui est choquant d’un point de vue politique, mais aussi à l’égard des Français.
On l’a entendu, vous êtes proche, monsieur le ministre, de tenir un discours de vérité, mais vous êtes contraint par la voie qui a été choisie depuis des mois.
Pour ma part, j’appelle chacun à se prononcer en conscience et j’invite la majorité sénatoriale à défendre cette valeur simple de l’obligation vaccinale, comme René-Paul Savary vient de le faire.
Ne vous inquiétez pas, monsieur le ministre, nous débattrons ensuite du contrôle et, si elle est nécessaire, de la sanction. Ce débat sera alors complètement apaisé et transparent pour les Français !