Intervention de Stéphane Artano

Réunion du 11 janvier 2022 à 14h30
Gestion de la crise sanitaire — Article 1er, amendement 2

Photo de Stéphane ArtanoStéphane Artano :

Je suis l’un des coauteurs de l’amendement n° 2 rectifié, que je vais évidemment soutenir.

Depuis le début de l’année dernière, je m’oppose au passe sanitaire, au point que certains ont pu dire qu’il s’agissait d’une posture dogmatique.

Je perçois une réelle résistance dans notre pays, plus particulièrement dans mon territoire de Saint-Pierre-et-Miquelon, où s’est déroulé ce week-end un événement malheureux, qui fait l’objet d’une enquête et sur lequel la justice fera toute la lumière.

Quand 15 % de la population d’un petit archipel comme le mien se mobilise, alors que ses habitants sont vaccinés à plus de 92 %, cela doit conduire les responsables publics à réfléchir.

Cet outil n’est pas adapté à tous les territoires. En l’occurrence, il est en train de fracturer un petit territoire insulaire où la cohésion sociale est importante. Je l’ai dit à plusieurs reprises, et je le répéterai ce soir au préfet lorsqu’il conduira une nouvelle réunion sur la mise en œuvre du passe sanitaire : cet instrument est une erreur !

Selon moi – et je suis bien placé, en tant que triple vacciné, pour en parler et en discuter –, il existe d’autres méthodes pour inciter les gens à se faire vacciner. Nous commettons une erreur fondamentale, dont nous n’avons pas forcément mesuré toutes les conséquences.

Au-delà de sa dimension sanitaire, je pense que le passe soulève des questions d’ordre philosophique. Je pense qu’il est en train d’opérer un changement de paradigme dans notre société, preuve en est le mouvement de fond, notamment en outre-mer, contre ce que l’on peut appeler l’obligation vaccinale des personnels médicaux.

J’avais déclaré lors d’une émission de télévision sur Public Sénat que ce mouvement différait de celui des gilets jaunes et que l’on assisterait à un embrasement en outre-mer : ça n’a pas raté !

Il y a d’ailleurs un paradoxe, monsieur le secrétaire d’État, à ce que vous acceptiez, comme vous l’avez fait à l’Assemblée nationale, de reporter l’entrée en vigueur du passe sanitaire ou du passe vaccinal dans des territoires qui ne sont pas suffisamment vaccinés – c’est le cas des outre-mer. C’est un profond paradoxe.

D’ailleurs, si le passe vaccinal est adopté dans les termes fixés par nos collègues députés pour l’outre-mer, je demanderai qu’il soit également adapté au contexte local de Saint-Pierre-et-Miquelon. La disposition qui a été adoptée à l’Assemblée nationale cible des territoires où le taux de vaccination n’est pas suffisant ; je demanderai qu’on l’ajuste aussi à des territoires, comme dans mon archipel, où ce taux est très élevé, parce que je le répète, cet outil n’est pas forcément adapté au contexte sociologique local.

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