Ces deux amendements d’appel visent à engager une discussion.
Dans nos territoires ultramarins, la couverture vaccinale n’est pas comparable à celle nous connaissons en France métropolitaine.
Madame la ministre, vous connaissez les chiffres, vous n’hésiterez donc pas à me corriger si ces derniers ont été ajustés. En Martinique, le taux de vaccination s’établit autour de 41 % ; il est d’environ 47 % en Guadeloupe et de 30 % en Guyane.
Nous allons donc passer du passe sanitaire, dont la mise en œuvre a entraîné les difficultés que l’on sait, au passe vaccinal.
Je me suis rendu sur place en fin d’année dernière. Plusieurs responsables d’établissements recevant du public m’ont expliqué qu’ils avaient le plus grand mal à appliquer le dispositif du passe sanitaire, dans la mesure où s’ils demandaient le passe, une grande partie de la population – qui n’en dispose pas – se verrait refuser l’accès à l’établissement, tandis que s’ils n’appliquaient pas le dispositif, les forces de l’ordre étaient susceptibles de les pénaliser.
Cette situation de blocage ubuesque tient aussi, on le sait, à un héritage. La question du chlordécone, par exemple, pèse beaucoup dans les consciences, de même que celle de l’accès à l’eau – 30 % des Guadeloupéennes et des Guadeloupéens n’y ont pas accès, un problème quand il faut respecter les gestes barrières – ou encore celle de l’insuffisance de l’offre de soins.
L’amendement n° 129 tend donc à engager le dialogue sur l’éventualité de conditionner l’application du passe vaccinal à l’amélioration de la couverture vaccinale dans ces territoires.
L’amendement n° 130 concerne la situation des personnels soignants qui ont été suspendus et qui met notamment le CHU de Guadeloupe en très grande difficulté. Là encore, quel geste le Gouvernement compte-t-il faire en leur direction ?
J’insiste, madame la ministre : nous sommes dans une situation de blocage et nous n’en sortirons que par le dialogue.