Intervention de Richard Tuheiava

Réunion du 27 novembre 2008 à 9h45
Financement de la sécurité sociale pour 2009 — Adoption des conclusions modifiées du rapport d'une commission mixe paritaire

Photo de Richard TuheiavaRichard Tuheiava :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, au terme d’une première lecture dans des conditions un peu difficiles, nous nous retrouvons aujourd’hui, après la réunion de la commission mixte paritaire, pour examiner un texte qui ne nous satisfait pas.

Loin de faire le choix de la responsabilité, le Gouvernement et sa majorité ont fait celui de l’imprévoyance et de l’injustice. La sécurité sociale est née de la volonté d’améliorer les conditions de vie de chaque individu en protégeant celui-ci des risques auxquels il doit faire face mais, avec ce texte, c’est bien l’insécurité sociale que vous confortez !

Vous déployez des trésors d’imagination pour masquer la dégradation et l’échec de la politique du gouvernement actuel. La hausse des déficits s’aggrave, vous le reconnaissez, et pourtant vous n’en tirez pas les conclusions ! La valse des chiffres, des transferts de recettes et des déficits en tous genres nous donne le tournis.

Ce budget n’est pas sincère, il repose sur des hypothèses qui, même si elles sont révisées au Sénat, restent irréalistes. La masse salariale va diminuer dans l’année à venir, nous le savons. Tous les jours, des centaines de personnes vont retrouver le chemin du chômage et, de votre côté, vous refusez d’augmenter la contribution sur les, sur les retraites chapeaux ou les parachutes dorés.

Votre texte ne comporte aucune réforme de structure. Pourtant, elles seules pouvaient garantir dans la durée une sécurité sociale solidaire. Vous multipliez les mesures coercitives qui continuent d’accroître la suspicion à l’égard des assurés sociaux et, comme ce n’est pas assez, vous continuez à taxer les malades. Une fois de plus, cette taxation sera négligeable pour les plus fortunés, mais très douloureuse pour les plus pauvres – ceux qui se soignent le moins –, pour les retraités, les handicapés et des millions de familles dont les fins de mois seront encore plus amputées

La médecine de ville a peu de marge de manœuvre, l’hôpital public est étranglé et le secteur médico-social voit ses besoins monter en flèche. Vous n’avez pas de considération pour les accidentés du travail ni pour les salariés atteints de maladies professionnelles, notamment les victimes de l’amiante.

Vous ne présentez pas de politique familiale, car vous travaillez par redéploiement et vous profitez des petits excédents de la branche famille pour combler le déficit de l’assurance vieillesse. En matière de retraites, le déficit de la caisse nationale atteindrait 8 milliards d’euros sans mesures correctrices. Vous ramenez le déficit à 5 milliards grâce à des mesures d’économie sur les prestations : les conditions d’accès à la retraite anticipée sont durcies, la condition d’âge pour obtenir une pension de réversion est augmentée, vous revalorisez le minimum vieillesse, mais vous réservez cette mesure aux personnes seules en excluant les couples de son bénéfice. Et que dire des mesures insidieuses, introduites par voie d’amendement à l’Assemblée nationale, consistant à repousser l’âge du départ à la retraite à soixante-dix ans !

Toutes les mesures que vous nous proposez visent à allonger le temps de cotisation et à reculer le moment du départ à la retraite, afin de ne pas continuer à vider les caisses…

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