Intervention de Guy Fischer

Réunion du 18 janvier 2011 à 9h30
Questions orales suite — Regroupement des plateaux de qualification biologique des dons de l'établissement français du sang

Photo de Guy FischerGuy Fischer :

Madame la secrétaire d'État, j’ai souhaité attirer l’attention sur la fermeture annoncée de dix laboratoires de qualification biologique des dons sur les quatorze que compte actuellement l’Établissement français du sang, l’EFS.

Le contrat d’objectifs et de performance signé au mois de septembre dernier entre l’EFS et le ministère de la santé prévoit, en effet, un regroupement sur quatre sites seulement des plateaux de qualification biologique des dons, qui sont actuellement au nombre de quatorze, soit un par établissement régional de l’EFS.

Cette décision, très contestable sur le plan tant de l’emploi que de la sécurité sanitaire, a été annoncée brutalement aux représentants du personnel. Si elle était appliquée, nous assisterions à la disparition des laboratoires de Marseille, Strasbourg, Bordeaux, Saint-Étienne, Besançon, Rennes, Tours, Rungis, Nancy et Rouen, qui emploient 260 salariés.

Les tubes-échantillons provenant de toute la France seraient acheminés par fourgons spécialisés dans les quatre laboratoires restants, soit Montpellier, Angers, Lille et Annecy, qui totaliseraient, après regroupement, 190 emplois, contre 159 aujourd’hui. Il est en effet impossible d’utiliser une poche de sang non validée par un laboratoire de qualification biologique des dons.

Les conséquences négatives de ce regroupement seraient considérables. Relevons, notamment, la suppression de près de 250 postes occupés par des salariés hautement qualifiés ; la généralisation du travail en 2x8, de quatre heures à vingt et une heures ; la transformation de ces quatre laboratoires en énormes usines avec le risque, si un incident grave survenait dans l’une d’elles, de voir un quart de la collecte quotidienne nationale bloqué ; des difficultés particulières pour ce qui concerne les plaquettes, dont la durée de conservation n’est que de cinq jours.

Je ne comprends pas que l’on prenne le risque de transporter, dans des délais très courts, la masse des tubes-échantillons sur 500 kilomètres, voire davantage. De plus, comment serait-il possible aux deux laboratoires restants d’absorber un tel surcroît d’analyses ?

J’estime qu’il est inacceptable et irresponsable de démanteler un service public aussi performant que l’EFS, dont l’activité permet de soigner un million de malades par an.

Je vous demande donc instamment, madame la secrétaire d’État, de surseoir à ce projet, qui ne manquerait pas d’engendrer d’importants risques sanitaires et qui est incompatible avec la raison d’être de l’Établissement français du sang, dont le personnel travaille sur du matériau humain bénévole : les donneurs de sang.

C’est un véritable cri d’alarme que je lance, madame la secrétaire d'État !

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