Intervention de André Trillard

Réunion du 18 janvier 2011 à 9h30
Questions orales suite — Désertification médicale dans les zones rurales

Photo de André TrillardAndré Trillard :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, la désertification médicale, principale faiblesse de notre système de santé, a fait l’objet, la semaine dernière, d’un débat très riche auquel je regrette de n’avoir pu participer.

Vous me permettrez de revenir sur un aspect du dossier.

Les chiffres sont connus, je rappellerai simplement que le nombre de médecins en France devrait encore chuter d’ici à 2019, alors que la population augmentera de 10 %.

Maisons de santé pluridisciplinaires, bourses aux étudiants s’engageant à exercer en zone rurale, augmentation du numerus clausus, reconnaissance de la médecine générale comme spécialité, telles sont, parmi beaucoup d’autres, les mesures, souvent innovantes, mises en place par l’État et les collectivités depuis des années.

Si je souscris au parti pris de l’incitation, je crains toutefois que certaines des mesures prises en ce sens ne soient incomplètes pour répondre au défi du vieillissement de la population et du maintien à domicile, souhaitable, des personnes âgées.

C’est un véritable plan ORSEC qu’il faut mettre en œuvre, sous peine de voir se généraliser des situations parfois dangereuses, que nous connaissons déjà dans certains cantons de Loire-Atlantique.

Et que dire de ces maires appelés le week-end sur les lieux de morts violentes ou de suicides, qui ne trouvent aucun médecin pour signer le certificat de décès, puisque cela ne relève pas du 15, c’est-à-dire du SAMU !

Élu de terrain d’un département bien doté mais très déséquilibré, puisque l’essentiel du corps médical se concentre à Nantes, au détriment de quatre zones déficitaires, je m’interroge sur le bien-fondé des seules incitations financières. L’argent n’est pas tout !

Bien des généralistes gagnent mieux leur vie en milieu rural qu’en milieu urbain, eu égard à leur charge de travail considérable.

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