Intervention de René-Pierre Signé

Réunion du 18 janvier 2011 à 9h30
Questions orales suite — Recrutement des médecins généralistes

Photo de René-Pierre SignéRené-Pierre Signé :

Madame la secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse.

On s’est préoccupé bien tardivement de la formation des praticiens qui sont, si j’ose dire, des spécialistes de la médecine générale.

Vous le savez, les étudiants reçus au concours sont si peu nombreux qu’ils se dirigent tous vers les disciplines nobles de la médecine, comme la neurochirurgie ou la chirurgie cardio-vasculaire. En revanche, ils répugnent à travailler dans les zones rurales. C’est d’autant plus vrai que la profession est désormais très féminisée : les jeunes filles n’aiment pas beaucoup vivre à la campagne, et on peut les comprendre.

Ceux qui souhaitent encore s’installer dans les zones rurales sont donc extrêmement rares. C’était le cas a fortiori quand il n’existait pas de formation spécifique pour la médecine générale. On commence à remédier au problème, et il était temps.

De même, il est nécessaire que soient passés entre des étudiants et l’État ou les collectivités locales des contrats – vous les avez évoqués, madame la secrétaire d'État – grâce auxquels des médecins s’installeront peut-être dans quelques années à la campagne. Toutefois, on ne doit pas se contenter de mesures incitatives : il faut des mesures contraignantes !

Madame la secrétaire d'État, un pharmacien peut-il s’établir n’importe où ? Non ! Ce n’est pas possible, car l’ouverture des pharmacies est régulée par la loi. Un médecin peut-il s’installer partout ? Oui ! Peut-on être remboursé dix fois si l’on voit dix médecins dans la journée ? Oui ! Est-ce tolérable ? Comment voulez-vous que la sécurité sociale ne soit pas en déficit !

En outre, il faut mettre fin au paiement à l’acte. Les patients doivent être abonnés à un centre médical. Ceux qui ne sont pas malades, et c’est tant mieux pour eux, contribueront pour ceux qui le sont et allégeront d’autant la tâche des médecins.

Il ne s'agit là que de l’une des solutions envisageables ; plusieurs autres sont possibles, mais il ne faut pas se limiter, comme on le fait aujourd’hui, à quelques mesures incitatives.

On vient, à juste titre d'ailleurs, d’ouvrir un peu la filière de médecine générale, mais ce ne sera pas suffisant. Le numerus clausus permet à 4 000 étudiants de devenir médecins. Or il en faudrait 10 000, quitte à réduire ce nombre dans quelques années, quand l’effectif sera satisfaisant.

Il faut agir, sinon il n'y aura plus personne dans les campagnes. Aujourd'hui, je vous le garantis, madame la secrétaire d'État, ce sont les pompiers qui soignent les gens et qui les transportent à l’hôpital, car il n'y a plus de médecins !

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