Intervention de Daniel Gremillet

Réunion du 20 juillet 2022 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Recapitalisation d'edf i

Photo de Daniel GremilletDaniel Gremillet :

La nationalisation annoncée d’EDF, aussi tonitruante soit-elle, ne répond pas aux difficultés du groupe.

La première difficulté est financière : c’est le mur d’investissements ! Grevé d’une dette de 43 milliards d’euros, le groupe a perdu 18 milliards d’euros du fait de la corrosion sous contrainte et 10 milliards d’euros avec le relèvement de l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh). En parallèle, EDF doit s’engager dans des investissements colossaux : 65 milliards d’euros pour le grand carénage, 90 milliards d’euros pour les EPR (European Pressurized Reactors).

Le deuxième enjeu est juridique : c’est l’articulation avec le droit européen. Les concessions hydroélectriques sont sous le coup d’un différend vieux de vingt ans avec la Commission européenne ; une quarantaine d’entre elles sont arrivées à échéance. Et que dire du principe du coût marginal, qui lie le prix de l’électricité à celui du gaz ? Il s’agit d’un désavantage pour notre mix énergétique.

Le dernier problème est stratégique : c’est l’absence de cap. Nous ne savons toujours pas quelle est la politique énergétique du Gouvernement : ce dernier souhaite dorénavant une nationalisation d’EDF, une relance du nucléaire, mais il a arrêté la centrale de Fessenheim en 2020 et le projet Astrid en 2019. Sur les concessions hydroélectriques, on a évoqué tout et son contraire : on parlait d’ouverture, de regroupement, de quasi régie. Que d’indécision ! Que de revirements ! Que de retards !

Aussi, ma question est simple. Au-delà de la nationalisation, monsieur le ministre, comment comptez-vous résoudre les difficultés d’EDF, qui mettent en péril notre souveraineté ?

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