Ces dernières années nous ont montré que quelques sophismes pouvaient avoir bien trop facilement la peau de nos principes et de nos libertés fondamentales.
Je vous invite à relire Saint-Augustin d’Hippone : « À force de tout tolérer, on finit par tout accepter. À force de tout accepter, on finit par tout approuver. »
Au mois de juillet 2021, je m’opposais ici avec vigueur à l’instauration du premier passe sanitaire de l’histoire de notre pays.
Vous aviez alors été nombreux, mes chers collègues, à vouloir couler les arguments de la raison sous l’argument d’autorité selon lequel la charge virale du variant delta était « mille fois plus élevée que celle du précédent variant ». « Mille fois » ! Rien que cela ! C’est surtout le ridicule de certains qui a été multiplié par mille !
Ce passe sanitaire, qui est avant tout un passe vaccinal, était déjà disproportionné. Un an après, j’y reste totalement opposé, car il faut un peu de constance.
Après avoir voté ce passe vaccinal, notre collègue Bruno Retailleau n’a pas rougi lorsqu’il a déclaré récemment : « Le passe n’a aidé en rien dans la lutte contre le covid. »
C’est ce que nous disions à l’époque, dès l’instauration du passe. Au mieux, on nous a ri au nez ; au pire, on nous a accusés de mettre la santé des Français en danger. S’il n’est jamais trop tard pour confesser ses erreurs, votre inconstance a des conséquences graves, car elle instaure des précédents.
Il faut en finir avec cette honteuse culpabilisation infligée aux Français, qui les désignait responsables de la saturation hospitalière.
L’hôpital s’effondre parce que vous avez sacrifié durant des décennies la rigueur sanitaire au profit de la rigueur budgétaire ! Il s’effondre parce que vous avez suspendu les soignants ! Il s’effondre parce que vous avez fermé des milliers de lits, y compris en période de covid ! Il s’effondre parce que vous y accueillez le monde entier !