La vaccination et plus encore l’obligation vaccinale des personnels de santé ont été très mal accueillies – pour ne pas dire plus – en Guyane. Je crois pouvoir dire qu’il en a été de même dans d’autres territoires ultramarins.
L’obligation vaccinale, en dépit de virulentes contestations, a finalement été appliquée, avec les sanctions prévues. Au dernier décompte, 86 personnes étaient suspendues en Guyane pour non-vaccination. Les taux de vaccination y sont toujours à des niveaux insatisfaisants, entre 75 % et 88 %.
L’état des connaissances progressant, tout comme la prise en charge des malades, il conviendrait de réévaluer la pertinence de l’obligation vaccinale. Si l’on estime que le risque n’existe plus, ou qu’il est faible, il faudra suspendre la mesure. C’est ce que prévoit cet article et c’est également ce que semble vouloir le Gouvernement, qui a saisi la Haute Autorité de santé sur le sujet, la semaine dernière.
Monsieur le ministre, en cas d’avis négatif de la HAS, il faudra néanmoins donner des perspectives à ces personnels, quitte à imaginer des aménagements de leur activité. Nous ne pouvons les laisser indéfiniment sans travail. Pouvons-nous même nous le permettre à l’heure où nombre de nos services d’urgence sont en souffrance ? Au moment où je vous parle, le centre hospitalier de l’Ouest guyanais ne fonctionne pas la nuit, faute de personnel en nombre suffisant.